Conférence internationale Rome Dialogues Méditerranéens - Sécurité, développement et respect de la dignité humaine. L’Algérie concilie les trois dimensions

Migration irrégulière: Messahel plaide pour une "approche globale"

M. Messahel : une défaite militaire de Daech ne signifie pas sa défaite totale et sa disparition, car ses cellules à travers le monde vont survivre à la perte des territoires et représenteront autant de sources de menaces qui appellent à une coopération bilatérale, régionale et internationale plus structurée, mieux affirmée et prenant en considération les préoccupations sécuritaires de tous les pays et de toutes les régions du monde

Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a présenté l’approche de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent et son expérience dans le domaine de la déradicalisation et ce, dans le cadre de sa participation à la Conférence «Rome-Mediterranean Dialogues» qui se tient à Rome du 30 novembre au 2 décembre 2017. M. Messahel a, d’emblée, souligné que dans le contexte régional actuel que «le terrorisme continue de représenter l’une des menaces les plus graves à la sécurité d’un nombre croissant de pays», ajoutant que «malgré la défaite en cours de Daech, qui constitue un progrès important, elle reste, cependant, une victoire partielle dans la lutte globale contre ce fléau, qui se renforce malheureusement dans de nombreuses autres parties du monde».

«La contribution de l’Algérie souligne, en premier lieu, qu’une défaite militaire de Daech ne signifie pas sa défaite totale et sa disparition, car ses cellules à travers le monde vont survivre à la perte des territoires et représenteront autant de sources de menaces qui appellent à une coopération bilatérale, régionale et internationale plus structurée, mieux affirmée et prenant en considération les préoccupations sécuritaires de tous les pays et de toutes les régions du monde», a-t-il précisé. 
Il a rappelé, à cet égard, que l’Algérie «ne ménagera aucun effort dans cette voie pour sa propre sécurité et pour que d’autres peuples ne connaissent pas les horreurs que le terrorisme avait imposées à son propre peuple dans les années quatre-vingt-dix». 

En deuxième lieu, «la contribution algérienne souligne que cette organisation terroriste a beaucoup recruté à travers le monde des dizaines de milliers de jeunes originaires d’une centaine de pays». 
Sur cette question, M. Messahel a indiqué qu’«un nombre important d’entre eux reprend aujourd’hui le chemin du retour vers le pays d’origine ou vers d’autres zones de conflits», en rappelant que l’Algérie, «pour avoir connu et souffert du phénomène du retour de ce qu’on appelait alors les Afghans, elle mesure la gravité de la menace dont ces criminels sont porteurs de par leur formation idéologique et expérience militaire».
Il a, en outre, indiqué que l’Algérie, «bien qu’elle n’ait enregistré qu’un nombre très réduit de combattants terroristes étrangers, elle a pris des mesures pour sécuriser son territoire et ses frontières. Elle demeure cependant vigilante et fortement préoccupée par ce fléau qui représente une menace sérieuse dans son voisinage immédiat, par ailleurs hautement exposé à cette même menace». 

Dans un troisième temps, la contribution algérienne souligne «les limites de l’architecture internationale mise en place pour tarir les sources de financement des différents groupes terroristes, face à l’ingéniosité des groupes terroristes à trouver de nouvelles sources de financement, face à l’expérience de Daech dans le contrôle des territoires et des ressources et face aussi à la forte connexion du terrorisme avec le crime organisé transnational». A cet égard, M. Messahel a souligné que «tant que le terrorisme aura accès aux ressources financières, il persévérera dans son œuvre destructrice, d’où l’urgence pour la communauté internationale de reprendre ce dossier avec une approche plus ciblée sur les défaillances relevées». 

En quatrième position, la contribution de l’Algérie inscrit «l’usage d’internet qui reste largement accessible aux groupes terroristes, dont les activités glissent de plus en plus vers les plateformes cryptées et le Darknet, échappant ainsi davantage à la surveillance des Etats. La timidité de l’engagement de l’industrie des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans cette guerre collective contre l’hydre terroriste appelle à des régulations plus appropriées de la part des Etats et de la communauté internationale en général».
A ce propos, M. Messahel a indiqué que l’Algérie «reste convaincue de la nécessité de la mise en place sous l’égide des Nations unies d’une Charte consensuelle qui met Internet hors de la portée de l’activisme terroriste et lui garde sa particularité de précieux instrument universel de libre communication, de rapprochement, de dialogue et de partage entre les individus et les peuples». Il a, enfin, souligné que «la lutte contre le terrorisme dans cette phase post-Daech doit garder toute sa vigueur et s’attaquer en permanence à ses causes, parmi lesquelles les interventions militaires étrangères en violation de la légalité internationale et qui sont génératrices de chaos, l’islamophobie qui s’est développée dans un nombre croissant de pays et la radicalisation».
S’agissant de cette dernière, le chef de la diplomatie algérienne a relevé que la lutte contre la radicalisation et contre l’extrémisme violent «revient, non seulement à lutter institutionnellement contre l’islamophobie dans les sociétés où elle s’affirme, mais exige aussi la mise en œuvre de politiques et de stratégies globales qui ciblent les facteurs d’exclusion, de marginalisation et de stigmatisation, et d’encourager la mise en œuvre de politiques qui préservent la cohésion sociale et qui soient guidées par le renforcement de l’Etat de droit, de la démocratie, de la bonne gouvernance, des droits de l’homme et de la femme et par une lutte sans relâche pour la transparence, la justice et contre les fléaux sociaux». (APS)

Entretien avec le ministre d'Etat britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord….

M. Abdelkader Messahel, s’est entretenu hier à Rome avec Alistair Burt, ministre d’Etat britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. L'entretien qui a eu lieu en marge de la troisième édition de la Conférence internationale «Rome-Mediterranean dialogues» (du 30 novembre au 2 décembre 2017) a porté sur la coopération entre l’Algérie et le Royaume-Uni, ainsi que les perspectives de son renforcement, notamment dans le cadre des prochaines échéances de l’agenda bilatéral.
Au cours de cet entretien, les deux ministres ont notamment abordé d’autres questions régionales et internationales, notamment les situations de crise et de conflit, au premier rang desquelles la situation au Mali et en Libye.
Ils ont, par ailleurs, évoqué les questions liées à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Sur ce sujet, MM. Messahel et Burt ont convenu d’approfondir les discussions et la concertation entre l’Algérie et le Royaume-Uni à l’occasion de la prochaine session du Dialogue stratégique algéro-britannique sur les questions de sécurité.
L’entretien a également constitué une occasion pour aborder le partenariat entre l’Union africaine et l’Union européenne, notamment à la lumière des résultats du 5ème sommet UA-UE, tenue les 29 et 30 novembre à Abidjan.

Signature de la Déclaration commune sur Erasmus de la Méditerranée 

En outre, M. Messahel, a procédé, hier à Rome, à la signature de la Déclaration commune sur Erasmus de la Méditerranée. Cette déclaration, initiée par l'Italie, pays hôte de la Conférence, intervient en soutien au programme de l'Union européenne «Erasmus Plus» en faveur des pays du Sud de la Méditerranée.
Les pays signataire, à savoir l'Algérie, l'Italie, l'Egypte, la Tunisie, la Jordanie, le Liban, la Libye et le Maroc, se sont engagés, au titre de cette Déclaration, à «renforcer la coopération interuniversitaire et à multiplier les possibilités de rencontres et de dialogue entre les étudiants et les jeunes chercheurs des deux rives de la Méditerranée». (APS) 

Source de l'article Elmoudjahid

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