Projeté à l’issue de la réunion ministérielle qui a regroupé les ministres de l’agriculture des pays de la région en février dernier à Alger, l’Observatoire méditerranéen des marchés agricoles est enfin mis en place pour être opérationnel dans les mois à venir.
Pour l’Algérie, c’est à la Direction des statistiques agricoles du ministère de l’Agriculture et du développement rural qu’échoit la mission de représenter le pays au sein de cet organisme qui se décline désormais comme une sorte de marché commun régional.
Baptisé MED-AMIN, le nouvel espace de régulation des stocks et prix alimentaires en Méditerranée a pour objectif primordial d’endiguer les fluctuations des prix des matières premières agricoles sur le marché international et prévenir sur d’éventuelles pénuries des produits stratégiques et de large consommation à travers des actions communes auxquelles contribueront les différents pays du pourtour méditerranéen. Comme il est présenté par les pays membres, MED-AMIN est conçu sous forme d’un réseau d’information sur les marchés agricoles en Méditerranée. Pour asseoir un système de communication sur l’évolution des marchés mondiaux agricoles et les besoins exprimés pour les différents produits, « une brochure et un site internet devraient être mis en ligne dans les prochains mois », indiquent les pays membres du nord et du sud de la Méditerranée.
Dans leur dernier communiqué de la fin juillet, ces derniers précisent que « ces éléments de communication contribueront à sensibiliser les médias et les décideurs à la question de la transparence des marchés céréaliers et de la sécurité alimentaire dans le bassin méditerranéen ». En France, qui, faut-il le rappeler, a joué un rôle actif avec l’Algérie dans la mise en œuvre du réseau en question, les représentants du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt ont exposé les grands axes de cette nouvelle initiative devant le Parlement de l’Hexagone.
Devant les parlementaires français, MED-AMIN est décrit comme « une initiative exemplaire, une boîte à outils qui regrouperait les ingrédients et bonnes pratiques pour une coopération euro-méditerranéenne réussie ». Pour les membres du Parlement français, « l’intitulé de ce réseau est un signal fort lancé par les pays de la région, car l’adjectif AMIN en arabe renvoie à la notion de confiance ».
En première étape, le réseau de coopération régionale en question sera dédié en grande partie aux produits céréaliers (blés, maïs, orge et riz), denrées hautement stratégiques pour la sécurité alimentaire des pays méditerranéens. Pour ce qui est des domaines d’intervention de MED-AMIN, ses initiateurs ont identifié une multitude de terrains comme les marchés céréaliers, les bilans des récoltes de chaque saison dans les différents pays, la modernisation des systèmes d’information et de collecte des statistiques agricoles afin de cerner avec exactitude les besoins des pays de la région et d’arrêter une stratégie commune d’intervention sur les marchés internationaux dans le but d’éviter de tomber dans le piège de la spéculation qui obligerait les importateurs à payer les céréales achetées à des prix qui flambent.
La démarche est jugée en tout cas comme étant collective et démocratique puisque le réseau regroupe 13 pays au total sur le principe de la solidarité régionale, chacun des pays est libre d’exprimer ses appréhensions, mais aussi avec une présidence tournante et un dialogue sur un pied d’égalité entre les différents membres du réseau dont il est aussi nécessaire de relever la dimension morale étant « un contrepoids aux rapports de force bruts au sein du marché international des céréales ». La prochaine réunion de MED-AMIN aura lieu les 6 et 7 novembre prochains dans la ville d’Izmir en Turquie et elle servira à faire un point sur les données statistiques des pays et sur les prochaines activités du réseau.
Source de l'article Econews
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