2 Rives TV a été inaugurée début novembre au Musée des Confluences, en présence de Gérard Collomb et de plusieurs consuls représentant les pays du Maghreb.
Ses fondateurs, Marine Elek et Hassan El Ouakhchachi, sont animés par la volonté de promouvoir une chaîne dédiée au dialogue des cultures, en langue française et en langue arabe. Marine, qui dirige la télévision basée à Lyon, nous en dit plus sur cette belle aventure.
C’est une histoire de soleil et de rencontres. En 2013, Marine Elek cherche un financeur pour racheter la télévision éducative lyonnaise Cap Canal, au moment où la ville souhaite s’en désengager. Mais les investisseurs français ne sont pas intéressés par le projet et Marine désespère de trouver un repreneur. Sur la recommandation d’une amie, elle prend quelques jours de repos au Maroc pour rencontrer un éditeur de livres scolaires qui cherche à monter une radio éducative. « J’avais besoin de soleil, et l’idée de créer une chaîne bi-culturelle est née dans la lumière du Maroc. C’est en discutant avec Hassan El Ouakhchachi que le concept de 2 Rives TV est apparu : les pays riverains de la Méditerranée partagent une telle histoire commune, que l’envie de promouvoir la connaissance mutuelle et les relations entre ces peuples s’est imposée à nous comme une évidence. »
Arte nous a servi d’inspiration
Hassan El Ouakhchachi investit sur le projet et en devient actionnaire à 95%, dans le cadre du rachat de Cap Canal. Pour créer 2 Rives TV, les deux associés prennent modèle sur la chaîne Arte, lancée dans les années 1980 afin de bâtir des ponts entre la France et l’Allemagne, avec une volonté de réconciliation. « La convention qui régissait les relations de Cap Canal avec le CSA a immédiatement été modifiée pour donner une envergure interculturelle à notre projet de télévision éducative. 2 Rives TV est vraiment une chaîne nouvelle, la chaîne de la connaissance et du savoir, en langue française et en langue arabe, qui a pour mission de mettre en avant nos deux cultures de manière pédagogique et apaisée. »
Nous voulons à terme toucher l’ensemble des pays du bassin méditerranéen
Bâtis autour d’un pôle éducation et d’un pôle savoir et culture, les programmes font la part belle aux documentaires, débats, rencontres. « Nous voulons faire découvrir la culture euro-méditerranéenne de manière très large, avec un état d’esprit positif : souligner ce qui fonctionne, ce qui est beau, ce qui fait grandir. Nos sujets concernent aussi bien l’éducation et l’artisanat, que la santé ou le développement durable. Nous avons en projet plusieurs émissions, par exemple « Artisans d’ici et d’ailleurs », basée sur la rencontre et le partage entre des artisans français et leurs homologues au Maghreb, ou « Riveraines », qui parlera des femmes des deux côtés de la Méditerranée, de leurs combats, de leurs réussites, avec des sujets business, intimes ou légers. Nous nous adressons autant aux habitants de Lyon que de Casablanca. »
L’entreprise compte aujourd’hui 5 salariés et fonctionne avec un budget annuel de 400 000 euros. Elle émet 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 sur la fibre et sur le site internet. L’objectif est d’étendre progressivement la diffusion à un maximum de fournisseurs d’accès, en France d’abord, puis dans tous les pays riverains de la Méditerranée.
L’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde.
« Cette phrase de Nelson Mandela me sert de mantra et résume bien la philosophie de notre projet. Notre télévision vient de naître et beaucoup de travail reste à faire sur le plan technique, par exemple pour le sous-titrage et la diffusion, comme sur le plan de la programmation, avec la production ou l’achat d’émissions en arabe. Hassan et moi avançons pas après pas, selon un plan de développement précis et structuré. Aujourd’hui, nous avons la volonté de lever des fonds du côté de l’économie sociale et solidaire et de développer une réelle stratégie commerciale pour que notre projet grandisse. Quoi qu’il en soit, nous sommes un média différent, qui bâtit sa croissance sur des valeurs. Les annonceurs publicitaires avec qui je suis en contact comprennent la plus value que cela peut leur apporter. Alors, nous allons grandir, oui, c’est certain, mais en restant fidèles à ce qui nous fonde et nous anime : le respect de la différence, la tolérance et l’ouverture à l’autre. »
Par Fabrice Féry - Source de l'article Journal de l’Eco
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