Malgré la politique de Pékin vis à vis de l'Afrique & de la Méditerranée - L'Europe risque de lui ravir des parts de marché

L'Algérie est devenue le deuxième partenaire de la Chine en Afrique après le Nigeria avec 8,2 milliards de dollars d'investissement.


Résultat de recherche d'images pour "Algérie Europe Chine"Encore une fois en 2016, tous les regards resteront tournés vers la Chine pour observer l'évolution de sa politique vis-à-vis de l'Afrique.
La compétition entre l'Europe et la Chine va s'accentuer en 2016 pour conquérir des parts toujours plus importantes du marché africain. Certains pensent même que le ralentissement de la croissance chinoise est une aubaine pour l'Europe et l'Afrique.
C'est en tout cas ce que pense Jean-Louis Guigou, président de l'Institut de prospective économique en Méditerranée dans une tribune qu'il vient de mettre en ligne après avoir été publiée dans un autre site il y a quelques semaines. Il souligne que la presse économique s'alarme des conséquences pour l'Europe du ralentissement de la croissance chinoise (7%) même si des compensations, à moyen terme et même à court terme, pourraient résulter des leviers de croissance que représentent les pays du sud et de l'est de la Méditerranée et les pays africains. Jean-Louis Guigou pense que contrairement à ce que les médias véhiculent généralement, tous les Etats méditerranéens et africains ne sont pas rongés par les guerres et les épidémies.
En 2014, sur les dix pays en plus forte croissance, cinq sont africains. Le décollage de l'ensemble du continent, depuis 2002, est une réalité et les pays du Moyen-Orient demeurent de gros consommateurs d'investissements. Deux arguments permettent de penser que l'Afrique et la Méditerranée vont constituer, au carrefour de l'Europe, des zones privilégiées de développement «boostées» par le ralentissement de la croissance en Chine et par la politique de Pékin vis-à-vis de l'Afrique et de la Méditerranée.
Jean-Louis Guigou ajoute que d'après les experts de la Banque mondiale, le changement du modèle de croissance - de l'exportation à la consommation intérieure - va contribuer à accélérer la relocalisation de 85 millions d'emplois hors de Chine dans les prochaines années. L'Afrique pourrait en être la principale bénéficiaire. Du Caire à Tanger, une véritable zone industrielle devrait voir le jour, incluant Tanger Med et le Canal de Suez, complètement rénové et incluant un grand nombre de zones d'activité off shore, de clusters, de technopoles etc... Le nord de l'Afrique, avec sa main-d'oeuvre qualifiée, son énergie bon marché, ses immenses espaces, pourrait devenir l'atelier de l'Europe - à peu de frais et rapidement.
Les Chinois sont partout en Afrique, ajoute-t-il, et leur intérêt pour le continent date des années 1990 avec une longue préparation du terrain. Le Forum Chine-Afrique est apparu en 2000, puis le Forum Chine-Monde arabe en 2004. Les résultats escomptés étant très inégaux selon les maux dont souffre le continent, la puissance chinoise s'est recentrée sur la Méditerranée. C'est là qu'elle «semble construire son socle d'intervention en Europe», comme l'a souligné l'ancien diplomate tunisien Basly Mohamed Sahbi.
Pékin s'active en Grèce, tout d'abord, où la récente visite du Premier ministre chinois a permis la signature de 19 accords de coopération pour 3,4 milliard d'euros et le rachat de deux terminaux portuaires du Pirée. En Turquie, où les investisseurs chinois ont acquis 65% des ports du terminal portuaire de Kumport (mer Marmara) et un accord a été trouvé pour un chemin de fer à grande vitesse (projet de nouvelle route de la soie qui traversera de part en part la Turquie).
L'Algérie, pour finir, est devenue le deuxième partenaire de la Chine en Afrique, après le Nigeria avec 8,2 milliards de dollars d'investissement, est-il signalé. Au total, les délocalisations venant de Chine, associées à la stratégie chinoise en Méditerranée et en Afrique, pourraient constituer des facteurs très positifs pour créer au sud de la France et de l'Europe, en Méditerranée et en Afrique, d'importants leviers de croissance externe, dont pourraient bénéficier les entreprises françaises et européennes, conclut Jean-Louis Guigou, président de l'Ipemed.

Par Ali tirichine - Source de l'article l'Expressiondz

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