A moins de quatre mois de la COP22, les différents acteurs de la protection environnementale appuient sur l’accélérateur. Un collectif d’associations maghrébines et européennes se mobilise pour lancer une odyssée maritime de la France au Maroc en passant par l’Italie, l’Espagne, la Tunisie et l’Algérie.
Objectif : recueillir les solutions aux problèmes environnementaux expérimentées avec succès dans chacun de ces pays, pour ensuite les soumettre lors de la grand-messe climatique en novembre prochain.
Traverser la Méditerranée en embarquant écologistes et défenseurs des droits de l’homme en direction de Marrakech. C’est ce que veut faire un collectif d’ONG maghrébines et européennes en vue de la COP22, prévue du 7 au 18 novembre prochain dans la ville ocre. Une initiative baptisée « Ibn Batûtta, l’Odyssée des alternatives. »
Au moins six escales avant Marrakech
Le principe : un bateau partira du port de Marseille le 24 octobre prochain puis effectuera six à huit escales en Italie, en Espagne, en Tunisie et en Algérie avant de rejoindre Tanger début novembre. De là, les participants se dirigeront vers Marrakech par la route. Le périple sera surtout l’occasion pour les organisateurs de recueillir les alternatives des ONG locales aux problèmes environnementaux prépondérants dans leurs pays. Les meilleures propositions seront ensuite soumises lors des ateliers de la COP22.
« L’idée, c’est de faire un lien entre les pays du Nord et ceux du Maghreb réunis autour de la Méditerranée, en proie aux effets du changement climatique depuis plusieurs années », explique à Yabiladi Mohamed Bazza, président du réseau Immigration développement démocratie (IDD) basé en France et responsable du projet au Maroc. « Chaque pays dispose d'une certaine expertise dans un domaine précis. C'est ce dont nous discuterons lors de nos escales pour ensuite recueillir les solutions déjà expérimentées avec succès par rapport aux différents problèmes environnementaux que nous présenterons à la COP22. »
Sécheresse et gaz de schiste, entre autres
Le collectif est actuellement au royaume où il est venu déblayer le terrain. « Nous avons des rencontres prévues avec les ONG locales auprès de qui nous avons un écho favorable », précise à Yabiladi Boualam Azahoum de l’association El Ghorba à Lyon, soulignant que le projet est également présenté à des autorités régionales. « C’est la deuxième fois que le Maroc organise la COP, c'est l'occasion de faire entendre la voix des écologistes méditerranéens qui militent et œuvrent pour la protection de l’environnement », ajoute-t-il.
La sécheresse sera notamment le principal sujet évoqué par ces ONG. « Aujourd’hui, nous avons besoin de solutions quant à la migration occasionnée par la sécheresse. Certaines villes étouffent. Il s’agira aussi de voir s'il n'y a pas lieu de repenser la gestion de la sécheresse », explique Mohamed Bazza. Les problématiques liées à l’exploitation du gaz de schistes seront aussi abordées. L’expérience du voisin algérien en la matière sera sollicitée.
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Le projet « Ibn Battûta, l’Odyssée des alternatives » est soutenu par une vingtaine d'ONG à travers la Méditerranée. Parmi elles, la Coalition marocaine pour la justice climatique, la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives, l’association lyonnaise Altercarto, le Centre de documentation et de recherche sur les alternatives sociales (CEDRATS) de Lyon, le Forum démocratique mondial ou encore l’université populaire Mohamed Ali El Hammi
de Tunis.
Par Rostel TCHOUNAND- Source de l'article Yabiladi
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