Volatilité des marchés, ralentissement économique, aversion au risque… les traits du Brexit sont déjà visibles. Fitch Ratings, l’agence de notation financière, affirme que le Brexit peut affecter la zone MEA via différents canaux. Au Maroc, Fitch estime que l’impact sera perceptible au niveau du tourisme.
Les effets immédiats du Brexit sur les économies de l’Afrique et du Moyen-Orient demeurent limités. C’est ce que vient d’annoncer l’agence de notation financière Fitch Ratings.
Toutefois, l'agence estime que des effets à court terme peuvent survenir, notamment à travers la volatilité des marchés mondiaux, au moment où le ralentissement de la croissance britannique et de la croissance européenne pèsent déjà sur les économies de la région (10 des 29 pays notés de la zone MEA affichent des perspectives négatives).
A cet égard, Fitch estime que le canal de contagion immédiat est celui d’une aversion au risque chez les investisseurs, un facteur toutefois relatif au niveau d'intégration d'une économie dans le système financier international.
A titre d’exemple, l’Afrique du Sud, qui souffre généralement d’importantes sorties d’investissements durant les périodes d’aversion au risque, a vu sa monnaie dégringoler de 8%. Fitch souligne également qu’une aversion au risque grandissante rendra l’accès aux marchés financiers internationaux plus difficile et plus coûteux.
Le Brexit suscite également une appréciation du dollar par rapport à la majorité des devises flottantes des économies de la zone MEA. Cette appréciation implique une augmentation de la charge de la dette des pays endettés majoritairement en dollars. Pour les pays à régime de change fixe ou lié, l’appréciation du dollar induirait une appréciation supplémentaire des taux de change et donc une perte de compétitivité sur le plan commercial, pouvant engendrer une aggravation des déséquilibres macroéconomiques.
Parmi les pays notés par Fitch et couverts par la direction des statistiques commerciales du FMI, les îles Seychelles demeurent le pays le plus exposé au Royaume-Uni en termes d’exportations (6% du PIB), en excluant le tourisme. Aucune autre économie de la région n’a une exposition sur les exports de biens dépassant 1,5% du PIB.
Toujours en termes d’exportations, Fitch estime toutefois que les pays d’Afrique du Nord risquent d’être affectés par le ralentissement de la zone Eur et attire l’attention particulièrement sur la Tunisie et le Maroc, dont les exportations vers ladite zone s’élèvent à 21% et 12% respectivement.
Par ailleurs, l’agence note que le Maroc est assez exposé au Royaume-Uni dans le secteur touristique, surtout que les attentats terroristes qui ont touché d’autres pays de la région, comme la Tunisie ou l’Egypte, ont eu des effets négatifs substantiels sur ces pays.
Finalement, Fitch note que sur le moyen terme, la sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait nécessiter, pour les pays de la zone MEA, une renégociation bilatérale des accords commerciaux avec l’Union européenne, afin de garder l’accès au marché anglais. Un processus qui risque d’être long, selon l’agence.
Source de l'article Médias24
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