Le président de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed), Jean-Louis Guigou, a préconisé mardi que la France et l’Algérie doivent retrouver les chemins de la confiance en construisant ensemble un grand projet "historique".
Dans un article publié mardi par la Tribune, qui consacre dans son édition africaine un dossier de six pages sur l’Algérie, ce haut fonctionnaire français a estimé que parmi les trois défis que doit relever l’Algérie est de retrouver avec la France "les chemins de la confiance", en construisant "ensemble" un grand projet "historique" qui est celui de "l’Algérie à la croisée des chemins".
"Les Algériens et les Français sont à la Méditerranée ce que les Allemands et les Français sont à l’Europe: des frères ennemis qui doivent redevenir de vrais bons amis capables de construire ensemble leur avenir mais aussi l’avenir au sein d’un ensemble Afrique-Méditerranée-Europe, transformant les relations Nord/Sud en relations de confiance, de coproduction et de mobilité généralisée", a-t-il précisé.
Pour mener à bien ce "grand projet géopolitique", a estimé ce professeur d’université, l’Algérie devra faire revenir ses élites de France, d’Europe et d’Amérique du Nord (Silicon Valley).
"Le retour de la diaspora a été opportunément utilisé par l’Inde et cela à une grande échelle, en lui confiant le montage et la gestion des technopoles, des parcs industriels et des zones franches, transformant l’Inde en une immense technopole qui travaille, la main dans la main, avec des entreprises américaines", a-t-il argumenté, préconisant que l’Algérie doit également retrouver le chemin de l’intégration avec les pays du l’Union du Maghreb arabe (UMA).
"L’Union du Maghreb arabe permettrait ainsi de constituer un bassin économique intégré de 100 millions d’habitants : véritable plateforme industrielle et logistique pour aller plus au Sud, vers l’Afrique subsaharienne", a-t-il expliqué.
Pour Jean-Louis Guigou, un "double mouvement historique" se dessine aujourd’hui. Il s’agit, a-t-il indiqué, d’une part, celui de l’industrialisation de l’Afrique du Nord et d’autre part, "l’émergence d’une dorsale qui reliera l’Afrique du Nord à l’Afrique subsaharienne en plein boom économique".
"L’Algérie paraît idéalement placée pour participer aux deux mouvements à condition de relever quelques défis", a-t-il fait observer, soutenant qu’elle est "en passe de retrouver son destin de grande puissance en Méditerranée et en Afrique".
"Sans bouleversements intempestifs, l’économie et les mentalités se transforment en profondeur. Se dessine une vision ambitieuse et historique pour les Algériens, mais aussi une vision qui doit parler aux Méditerranéens, aux Africains et aux Européens", a-t-il affirmé, précisant que "consciente de son retard, l’Algérie accélère sa diversification économique" et le monde patronal et le secteur privé "font de plus en plus entendre leur voix".
Dans ce contexte, a-t-il dit, l’Algérie "entend profiter de ce mouvement, tant ses richesses minières et humaines et sa +profondeur+ africaine lui attribuent une rôle stratégique".
Source de l'article APS
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