Le bassin méditerranéen est riche de 11,45 millions d'étudiants. Les chiffres disponibles montrent le déséquilibre, en matière de formations de haut niveau et de recherche, entre pays européens et pays non européens de la Méditerranée.
Les universités et les centres de recherche des pays du Sud peinent à trouver les directeurs de recherche compétents. Le nombre de thèses soutenues, ainsi que celui des publications et brevets, restent relativement faibles.
Beaucoup d'universités des pays du Sud tiennent plus de lycées supérieurs que d'institutions capables de former des doctorants et deschercheurs.
1. Projets en matière universitaire
Les projets suivants pourraient être promus :
1- le renforcement et l'extension à la totalité des pays partenaires de masters et de doctorats de niveau reconnu dans des domaines de recherche prioritaires : la perspective de l'Union pour la Méditerranée a fait naître des projets nouveaux, en particulier dans le domaine du développement durable, de l'agronomie, du droit et de la santé.
2- l'utilisation des formations à distance et de cours en ligne interactifs, financés par la coopération française ou par des institutions multilatérales — Banque Mondiale, BAD, francophonie —, qui peuvent, par une mutualisation des espaces de formation virtuels installés dans les pays du Sud, dispenser des diplômes et la validation de compétences professionnelles, en relation avec les organismes de formation professionnelle et les entreprises ;
3- la création de ressources bibliographiques en ligne : une bibliothèque virtuelle regroupant les portails et sites scientifiques déjà existants et permettant l'accès au savoir dans les disciplines où doit des développer la recherche ;
4- l'accroissement du nombre de mobilités : les programmes Erasmus Mundus et Tempus, qui ne sont pas dédiés aux seuls pays méditerranéens, sont loin découvrir les demandes et les besoins ; le volet méditerranéen d'Erasmus pourrait être renforcé ;
5- la création d'un label d'assurance qualité lié à un mécanisme d'accréditation reconnu par tous, pour que les formations qui se développent dans les pays du sud en partenariat avec des institutions du Nord puissent être reconnues dans leur qualité et leur relation aux métiers : il existe déjà dans les pays européens des instances nationales reconnues par un système européen de validation, et il importe de fédérer ces instances au sein d'une institution ou agence d'assurance qualité capable d'accorder aux formations du Sud un label conforme aux exigences européennes et internationales.
Ces objectifs sont déjà à l'œuvre par l'intermédiaire de nombreux réseaux de spécialistes de disciplines variées, chercheurs isolés ou laboratoires qui, avec les moyens qu'ils trouvent dans leurs institutions ou à Bruxelles, favorisent les échanges, la réflexion méthodologique, les travaux communs.
Une nouvelle université, née pendant la présidence slovène de l'Europe et en Slovénie, à Piran-Portoroz, envisage de fédérer les institutions innovantes en matière de formations doctorales et de recherche dans les domaines prioritaires que sont la gestion de la biodiversité, l'océanographie, le tourisme durable, le droit maritime et le droit de l'environnement, le dialogue interculturel.
Elle peut devenir un point de Convergence De Séminaires De formation impliquant diverses universités méditerranéennes et européennes.
Par ailleurs, un nombre important de réseaux — réseaux de recteurs et de présidents d'universités, réseaux de directeurs de grandes écoles et de grands établissements, qui tiennent des réunions régulières et associent les ministres compétents à leurs travaux— participent à la mise en commun des objectifs rappelés précédemment. L'un d'entre eux, l'Euromediterranean Permanent University Forum, dans lequel s'engagent depuis peu plusieurs universités françaises, va tenir en France, pendant la Présidence française et avec son soutien, une réunion des recteurs qu'il rassemble.
Il peut concourir, avec l'appui de l'Union Européenne, à l'avancée des orientations communes aux pays européens et non européens de la Méditerranée.
2. Projets en matière de recherche
En matière de recherche, la création récente du programme PARMENIDES, associant les représentants de vingt pays riverains, académies ou centres de recherche, apparaît prometteuse pour la sécurité alimentaire, la gestion et la préservation des ressources marines, la coordination des initiatives relatives au climat et aux changements globaux en Méditerranée.
Le groupement inter académique qui s'est constitué à l'issue des rencontres « Pour un espace méditerranéen de la science » les 24, 25 et 26 juin dernier, se tournera à l'avenir vers les problèmes de santé et en 2009 vers la protectionde la biodiversité. La recherche et la recherche appliquée en Méditerranée devraient se trouver considérablement renforcées par ce programme.
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