La dimension socio-économique, humaine et culturelle de la pêche, bien qu’importante, est souvent ignorée. Beaucoup de pêches méditerranéennes sont de type artisanal, local et font partie d’un style de vie établi depuis longtemps. Récemment, les pressions et changements économiques ont engendré un nouvel environnement pour la communauté de la pêche en Méditerranée dont l’avenir est difficile à évaluer en raison du manque d’informations et de connaissances concernant ce processus.
C’est pourquoi, il est nécessaire de prendre plus en considération les facteurs économiques et sociaux et de les intégrer à la gestion et aux prises de décisions. Il est indispensable d’avoir une meilleure compréhension des facteurs économiques et autres qui influencent le secteur de la pêche et son succès financier. En outre, l’importance de la pêche dans un pays ne peut pas être mesurée qu’en termes de volume et de valeur des débarquements ; il faut également tenir compte du fait que les ressources et les produits de la pêche constituent des composantes fondamentales de l’alimentation des hommes et de l’emploi.
Les activités liées à la pêche en Méditerranée assurent le revenu d’un grand nombre de personnes dans les régions côtières. Il existe toutefois un manque d’informations fiables sur la plupart des aspects fondamentaux de l’industrie de la pêche, comme notamment sur les caractéristiques socio-économiques essentielles et les marchés.
Sur le plan social, on estime actuellement à environ 300 000 le nombre de pêcheurs en Méditerranée auquel vient s’ajouter un nombre significatif de pêcheurs à temps partiel. En présupposant que chaque emploi en mer génère 3 emplois sur terre (commercialisation, industrie de la farine de poisson, administration, recherche et formation, etc.), on peut estimer qu’environ 900 000 personnes travaillent dans les différents domaines du secteur de la pêche. En conséquence, si l’on compte un minimum de 3 à 4 personnes par famille, il n’est pas exagéré de dire qu’environ 3 millions de personnes dépendent des activités de la pêche pour leur subsistance, c’est-à-dire 2 % de la population des régions côtières de la Méditerranée.
Sur le plan économique, dans la partie portant sur la pêche d’une analyse diagnostique transfrontalière méditerranéenne réalisée par le Secrétariat technique de la CGPM, la valeur des quantités débarquées en Méditerranée a été estimée à quelque 3 800 millions de dollars par an. Cette analyse a aussi estimé que si l’effort de pêche était ramené au niveau correspondant aux conditions de production maximale équilibrée, il en résulterait une augmentation du revenu de l’ordre de 451 millions de dollars et que si l’effort de pêche continuait à encore diminuer jusqu’au niveau correspondant au rendement économique maximal, le revenu augmenterait encore d’environ 790 millions de dollars par rapport aux conditions de production maximale équilibrée.
En fait, la tendance générale à la modernisation et à la construction de bateaux plus grands et plus efficaces dans une course aux poissons aboutit à une augmentation constante de l’effort de pêche. Les stocks de poissons sont limités et ne peuvent pas par conséquent augmenter en taille par l’accroissement des intrants, comme dans le cas de beaucoup d’autres activités. En Méditerranée, l’effort de pêche est supérieur au minimum requis pour atteindre la capacité de pêche ciblée, c’est-à-dire la quantité maximale de poissons pouvant être produite par une flottille de pêche lors de son utilisation maximale. Cela aboutit à une situation de surcapacité.
En fait, la tendance générale à la modernisation et à la construction de bateaux plus grands et plus efficaces dans une course aux poissons aboutit à une augmentation constante de l’effort de pêche. Les stocks de poissons sont limités et ne peuvent pas par conséquent augmenter en taille par l’accroissement des intrants, comme dans le cas de beaucoup d’autres activités. En Méditerranée, l’effort de pêche est supérieur au minimum requis pour atteindre la capacité de pêche ciblée, c’est-à-dire la quantité maximale de poissons pouvant être produite par une flottille de pêche lors de son utilisation maximale. Cela aboutit à une situation de surcapacité.
En outre, le manque de contrôle des intrants et des extrants, les méthodes de gestion non durable des pêches et les subventions contribuent aussi à la surcapacité. Les subventions des États qui contribuent directement à dépasser la capacité de pêche ciblée sont cataloguées comme « mauvaises ».
Les subventions qui pourraient être considérées comme « bonnes » sont celles qui contribuent à atteindre la capacité ciblée (par ex. certains programmes de rachat de permis de pêche). Toutefois, les « bonnes » subventions deviennent « mauvaises » lorsqu’elles sont indûment prolongées.
Source Agroline.com et les notes d’analyse du CIHEAM N°3 - La pêche en Méditerranée
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