Ils seront venus, ils seront tous là, ce 14 juillet à Paris. Chefs d'État indéboulonnables ou dirigeants démocratiquement élus, rassemblés à l'enseigne de l'Union pour la Méditerranée voulue par Nicolas Sarkozy.
Et tous seront tenaillés par la question que posait Leibniz : " Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? " On voudrait ici leur donner quelques éléments de réponse, à méditer pendant les interminables discours et les fastidieuses traductions. Rien, dans le cas des relations interméditerranéennes, c'est à peu près la situation actuelle.
Fort peu d'échanges commerciaux, que ce soit sud-nord, nord-sud, ou sud-sud (avec quelques exceptions : du gaz algérien, des jeans turcs ou tunisiens, des oranges marocaines, des médicaments israéliens).
Fort peu d'échanges culturels. Le monde arabe ne traduit presque pas d'ouvrages occidentaux, l'Europe a trop peur de l'immigration pour accorder en masse des visas aux étudiants, aux artistes et aux chercheurs.
Fort peu d'échanges politiques. Les pays arabes ont des contentieux entre eux, des griefs envers les anciennes puissances coloniales, un rejet catégorique d'Israël. Le processus de Barcelone, lancé en 1995 pour rapprocher l'Union européenne de ses voisins méditerranéens, s'est enlisé dans la routine et la bureaucratie.
Fallait-il alors tenter de mettre quelque chose à la place de ce rien ? Au regard des besoins criants des peuples riverains, la réponse est oui. Besoins d'infrastructures, de techniques, de formation, de perspectives d'un côté, besoins de marchés, de matières premières, de ressources humaines de l'autre.
Et pour tous, la nécessité de maintenir en vie le bassin méditerranéen, menacé par des pollutions cumulatives.
Si l'on pose seulement les questions qui fâchent
- quelle volonté politique, quels financements ?
- l'UPM sera mort-née.
En revanche, si l'on sélectionne quelques domaines précis (par exemple, la gestion de l'eau) et qu'on les dote d'outils, d'objectifs et de méthodes, il y aura des résultats parce que, ça, l'Union européenne sait le faire. Trois conditions à cela : pratiquer le donnant-donnant ; laisser avancer les plus dynamiques ; faciliter tous les contacts possibles entre les particuliers, les entreprises, les institutions des pays partenaires.
Cela s'appelle l'ouverture : qui y est prêt ?
Par Sophie GHERARDI - Journal La Tribuen - le 11 juillet 2008
Par Sophie GHERARDI - Journal La Tribuen - le 11 juillet 2008
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