L'Union pour la Méditerranée a été lancée ce week-end, à Paris. Ce projet controversé au sein de l'UE a réuni plus de 40 chefs d'Etat et de gouvernement, dont des représentants des Territoires palestiniens, d'Israël, de Syrie et du Liban. La presse européenne discute du sens et du non-sens de cette nouvelle union.
Diário de Notícias (Portugal)
Selon l'éditorial du quotidien Diário de Notícias, le lancement de l'Union pour la Méditerranée n'est qu'un premier pas : "Nulle part ailleurs au monde, la différence de richesse n'est aussi grande qu'entre l'Espagne, la France ainsi que l'Italie et l'Afrique du Nord. Cela explique aussi le drame le l'immigration clandestine et le fait que des personnes issues du côté pauvre veulent entrer dans les pays riches, même si pour cela ils risquent leur vie. L'Union pour la Méditerranée qui a été créée hier à Paris ne suffira pas à refermer ce tombeau vieux de plusieurs siècles rempli de haine nationaliste et colonialiste sur les deux rives. Pourtant, le projet de Nicolas Sarkozy a été signé par des représentants de 40 pays et cela prouve que tous sont d'accords sur le fait que le bien-être commun dépend de la collaboration de tous. Et c'est déjà un début."
Vecer (Slovénie)
Le quotidien Vecer évoque le chemin semé d'embûches de la création de la nouvelle Union pour la Méditerranée : "Ce n'est pas exactement ce que Sarkozy avait envisagé. Il pensait à un regroupement exclusivement composé d'Etats du littoral, le dénommé 'Club Méditerranée' ; ce regroupement aurait disposé de sa propre banque d'investissement et d'un sommet ministériel régulier. Selon les projets de Sarkozy, l'UE aurait généreusement financé le projet tandis que la France aurait joué le rôle principal. Mais le président français a dû finalement céder face à la résistance opposée par les pays clés de l'UE, qui se sont opposés à ce que Bruxelles finance les velléités françaises de prise d'influence. ? Bien qu'il soit évident que la nouvelle Union est née avec un manque de promesses sérieuses quant à des investissements pour le développement des pays méditerranéens, le président français a pu enregistrer son premier succès, en déclarant que cette Union apporte un 'nouvel espoir'. ? Jusqu'à présent une seule chose est sûre : la France est ... parvenue à renforcer son rôle - et par la même celui de l'UE - au Proche-Orient."
Le Figaro (France)
Pour Le Figaro, la France revient sur la scène diplomatique au Proche Orient avec l'Union pour la Méditerranée : "Le lancement, ce week-end à Paris, de l'Union pour la Méditerranée célèbre en grande pompe le retour de la France au Proche-Orient. La présence à la même table de l'Israélien Ehoud Olmert, du Syrien Bachar el-Assad et du Libanais Michel Sleimane est un premier triomphe pour un projet qui a connu bien des vicissitudes avant de voir le jour. ? Mais cela montre que la diplomatie française ? est encore tout à fait capable de peser sur l'avenir du Proche-Orient. ? Nicolas Sarkozy va parrainer ? l'établissement d'une nouvelle relation entre Damas et Beyrouth. Compte tenu de l'histoire récente, il y a là une prise de risque considérable. Mais cette lourde responsabilité qu'assume le président de la République est à la hauteur des ambitions que notre pays a toujours entretenues pour le Liban et pour la région."
The Times (Royaume-Uni)
Le quotidien The Times doute de l'influence de la nouvelle Union pour la Méditerranée : "Une conférence utile à Paris, bien que le résultat pourrait bien être un pétard mouillé. ? Derrière les déclarations grandiloquentes se détachent pourtant des mesures utiles : nettoyer la mer, collaborer aux 'autoroutes' sur terre et sur mer, développer l'énergie solaire, promouvoir les échanges d'étudiants et établir une institution pour apporter une aide technique aux petites et moyennes entreprises. La rencontre a permis de réchauffer les relations avec la Syrie. Elle a donné une chance au président syrien, Bachar al-Assad, de se libérer de l'étreinte étouffante de l'Iran et, à titre d'essai, d'être accepté comme un partenaire de l'occident. ? Reste à savoir si cette conférence mènera à un secrétariat permanent et à des institutions durables. En tout cas, elle était l'occasion de réunir ensemble des voisins séparés depuis longtemps."
Le quotidien The Times doute de l'influence de la nouvelle Union pour la Méditerranée : "Une conférence utile à Paris, bien que le résultat pourrait bien être un pétard mouillé. ? Derrière les déclarations grandiloquentes se détachent pourtant des mesures utiles : nettoyer la mer, collaborer aux 'autoroutes' sur terre et sur mer, développer l'énergie solaire, promouvoir les échanges d'étudiants et établir une institution pour apporter une aide technique aux petites et moyennes entreprises. La rencontre a permis de réchauffer les relations avec la Syrie. Elle a donné une chance au président syrien, Bachar al-Assad, de se libérer de l'étreinte étouffante de l'Iran et, à titre d'essai, d'être accepté comme un partenaire de l'occident. ? Reste à savoir si cette conférence mènera à un secrétariat permanent et à des institutions durables. En tout cas, elle était l'occasion de réunir ensemble des voisins séparés depuis longtemps."
Le Courrier International - le 14 juillet 2008
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