Le président français peut se targuer d’avoir réussi, non sans peine, à convaincre presque la totalité des pays méditerranéens à participer au sommet du lancement de l’Union pour la Méditerranée, qui se tiendra dans trois jours, les derniers à avoir annoncé leur «ok» ayant été les Algériens, après une longue période de tergiversations et de moult pressions.
Tant l’appréhension était grande à l’approche de la date butoir : la participation d’Israël a suscité quelques remous, mais l’annonce du président syrien, en plus du président de l’Autorité palestinienne et le nouveau chef d’Etat libanais d’y prendre part, aura vite dissipé toutes les suspicions. Maintenant, pour savoir ce qui a vraiment décidé le président Bouteflika à annoncer sa décision, à l’issue de sa rencontre avec son homologue français au Japon, il ne faudrait pas trop chercher si Paris aurait consenti à quelques «faveurs» – un poste dans la future structure, ou quelque chose de cet ordre – pour soudoyer Alger.
Car l’essentiel pour notre pays est plutôt de s’interroger sur les garanties de succès, pas spécialement du sommet, mais de ce projet euro-méditerranéen, qui, en succédant au processus de Barcelone, ambitionne de relancer la coopération Nord-Sud sur des bases plus solides et de faire du bassin méditerranéen un ensemble économique et politique au profit des moins nantis, et un havre de paix.
C’est ce que les promoteurs de l’UPM disent dans leurs discours à l’adresse des pays de la rive sud de la Méditerranée, et ceux notamment du Proche-Orient en se proposant d’ores et déjà de s’impliquer activement dans la recherche de solutions au conflit israélo-palestinien et en encourageant le dialogue entre Damas et Tel-Aviv.
Il restera à savoir de quelle façon les Européens entendent aider nos pays à se développer, quels avantages ces derniers auraient à bénéficier et en contrepartie de quoi. Ce sont toutes ces clarifications que l’Algérie continuera à attendre des promoteurs de l’UPM, parce que, en dehors du cadre organisationnel, rien n’est vraiment clair.
Mussa Acherchour - La Nouvelle République.com - le 10 juillet 2008
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