1. Une demande d’énergie du Sud et de l'Est de la Méditerranée 4 fois plus élevée qu'au Nord du bassin
A l’horizon 2025, la demande d’énergie primaire pourrait se trouver multipliée par 1,5 en Méditerranée, les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM) connaissant des taux de croissance de leur demande énergétique quatre fois plus élevés que les pays du Nord (PNM).
Ils représenteraient alors 42% de la demande d’énergie totale du bassin méditerranéen, contre 29% en 2006. La Turquie pourrait devenir le second consommateur du bassin. Demande d’énergie primaire en Méditerranée Source : Observatoire Méditerranéen de l’Énergie
Les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) totalisent 80% de l’approvisionnement énergétique des pays (94% pour les PSEM, 75% pour les PNM). Quatre pays, Algérie, Libye, Égypte et Syrie, sont exportateurs d’hydrocarbures et fournissent 22% des importations de pétrole et 35% des importations de gaz de l’ensemble du bassin méditerranéen.
Tous les autres pays sont importateurs nets d’énergie. La part des énergies renouvelables, hors hydraulique et biomasse, resterait limitée, passant de2,8% de l’énergie primaire à 3% dans les PSEM et de 3 à 4,2% dans les PNM.
Dans les PNM, c’est le secteur des transports qui a enregistré la plus forte croissance de consommation depuis 30 ans, pour représenter, avec 32% de la consommation d’énergie en 2005, le premier poste.
Dans les PNM, tous les secteurs ont fortement augmenté leur consommation, ceux de l’industrie et du résidentiel étant les plus grosconsommateurs en 2005, avec respectivement 36 et 27% de la consommation d’énergie en 2005.
Un tel scénario tendanciel annonce une croissance des risques et des impacts :
- Les émissions de CO2issues de la consommation d’énergie pourraient augmenter, entre 2006 et 2025, de 55% dans les PNM et de 119% dans les PSEM.
En 2025, les émissions des PSEM, bien que représentant 1,8 fois moins par tête d’habitant que les émissions des PNM, pourraient représenter 47% des émissions du bassin, contre 33% en 2006.
- La dépendance énergétique pourrait s’accroître sensiblement, tant pour les PSEM importateurs (passant de 77% en 2006 à 88% en 2025) que pour les PNM(passant de 68% à 73% sur la même période).
- Les risques sociaux et économiques liés à la hausse des coûts d’approvisionnement et à ses répercutions sur la facture énergétique des pays, des ménages et des entreprises seraient accrus.
Dans ce cadre de forte hausse de la demande énergétique dans le sud et l'est méditerranéen et de la lutte contre le changement climatique, un élément de réponse important pourra être le Plan Solaire pour la Méditerranée :
-Le Plan Solaire pour la Méditerranée pourra prévoir la construction de capacités additionnelles de production d’électricité bas carbone, et notamment solaire dans les pays du pourtour méditerranéen.
-La participation des investisseurs privés et l'exportation d’une partie de la production vers l’Europe pourront être recherchées pour assurer la rentabilité des projets ;
-La consommation d’une partie importante de l’électricité produite par le marché local et des mesures de maîtrise de la demande et d’efficacité énergétique contribueront à satisfaire les besoins domestiques en forte
croissance des pays du sud de la Méditerranée.
croissance des pays du sud de la Méditerranée.
3. Un très fort potentiel solaire pour satisfaire des besoins et répondre aux défis énergétiques de la région
Les énergies renouvelables sont encore peu exploitées dans la région Méditerranée, comptant pour seulement 4% du bilan énergétique des pays méditerranéens(hydroélectricité incluse).
Les pays méditerranéens bénéficient pourtant de conditions d’ensoleillement extrêmement favorables et possèdent de vastes espaces libres pouvant accueillir des capacités de production d’électricité de taille importante. La construction de centrales solaires permettra l’accroissement des capacités de production des pays du Sud et la satisfaction d’une partie de la consommation domestique.
Une partie de ces capacités supplémentaires pourrait être destinée à l’exportation vers les pays de l’Union européenne. Le développement de l’énergie solaire et l’augmentation de l’efficacité énergétique entraîneront une diversification du mix énergétique et une réduction de la dépendance et des risques liés au recours massif aux énergies fossiles.
Enfin, dans les pays producteurs, le développement des centrales solaires permettra de préserver des ressources fossiles rares. Cela participera de la pérennisation des revenus d’exportation importants pour le développement national, d’autant que les coûts de production de l’électricité à l’aide de solaire à concentration se rapprochent le plus de ceux des centrales thermiques classiques et pourraient rapidement permettre une production commerciale à grande échelle.
4. L’énergie solaire devrait devenir compétitive entre 2012 et 2020
Certains pays méditerranéens ont déjà une bonne expérience dans le domaine des chauffes eau solaires (Israël, Jordanie, Tunisie).
Le solaire photovoltaïque est aujourd’hui essentiellement utilisé à des fins d'électrification rurale (13 MW installés au sud de la Méditerranée). Les coûts de cette technologie, en dépit d’une baisse rapide, devraient rester élevés jusqu'à l'horizon 2020, mais son rôle est prépondérant pour l’approvisionnement en électricité de zones isolées.
Le solaire photovoltaïque est aujourd’hui essentiellement utilisé à des fins d'électrification rurale (13 MW installés au sud de la Méditerranée). Les coûts de cette technologie, en dépit d’une baisse rapide, devraient rester élevés jusqu'à l'horizon 2020, mais son rôle est prépondérant pour l’approvisionnement en électricité de zones isolées.
La production d’électricité par concentration solaire (CS) est encore peu développée mais plusieurs centrales sont en projet.
Les coûts de production de l’électricité à l’aide de solaire à concentration se rapprochent le plus de ceux des centrales thermiques classiques et pourraient rapidement permettre une production commerciale à grande échelle. Les prévisions effectuées notamment par les fédérations européennes du secteur et les experts de différents pays méditerranéens permettent de confirmer ces estimations et de situer le potentiel de développement de nouvelles installations de production bas carbone (solaire à concentration, photovoltaïque et autres renouvelables) à 20 GW d’ici 2020.
5. Le secteur du solaire est en voie de structuration industrielle
L’énergie solaire est en phase de structuration et de décollage. Après les déceptions enregistrées à l’origine, c’est une filière nouvelle qui se met en place. Le savoir-faire procède par progrès incrémentaux (centrales à vapeur saturée puis à sels fondus) en partant de technologies basiques éprouvées.
6. Un mode de financement original :
Le système d'échange de certificats d'origine européen pourrait être ouvert aux pays du voisinage européen De manière générale un système d'échange de certificats d'origine permet aux investisseurs potentiels d'investir là où les conditions sont les plus favorables.
Ouvert aux pays de la Méditerranée, ce système permettrait à des investissements d'être réalisés dans des pays non membres de l'Union tout en étant comptabilisés pour la réalisation de l'objectif européen devrait concerner les énergies renouvelables, être réalisé hors de l'UE et produire de l'électricité revendue dans l'UE. Ce type de système permettrait de rentabiliser les investissements en rendant la filière compétitive et pourrait être renforcé par les mécanismes élaborés pour les émissions de CO2.
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