Si l'Union pour la Méditerranée voit les projets affluer, les fonds qui les financeront ne sont pas clairement identifiés et certains craignent à haute voix que les ambitions ne puissent pas aboutir pour cette raison.
Selon un projet de déclaration finale, l'UPM se donne comme but de mobiliser "des ressources supplémentaires" pour financer ses différents projets, en sollicitant le secteur privé, les ressources de l'Union européenne et des autres structures internationales. "L'UPM ira chercher des ressources auprès de l'UE, des Etats du Golfe, des fonds souverains, des entreprises...", expliquait-on à l'Elysée, où on assurait que les fonds européens ne constitueraient qu'une "petite partie" du financement des projets.
Les besoins totaux n'ont pas été clairement chiffrés, tout comme les sommes déjà disponibles. Treize milliards d'euros sont d'ores et déjà disponibles pour l'UPM, qui prendra la suite du processus de Barcelone, a toutefois détaillé la chancelière allemande Angela Merkel. "Il y a beaucoup d'argent disponible pour le processus de Barcelone qui n'a pas été dépensé jusqu'à maintenant."
Outre les fonds européens, les six projets concrets évoqués dimanche entre les chefs d'Etat et de gouvernement présents reposent sur des ressources très diverses: ainsi, une nouvelle taxe sur le passage des marchandises aux détroits de Gibraltar ou du Bosphore pourrait financer les dépenses en matière de sécurité maritime, ou la vente d'énergie propre à l'Europe le développement de capteurs solaires au sud.
Mais certaines de ces ressources paraissent incertaines, surtout celles reposant sur des contributions privées ou sur des fonds européens déjà attribués. Hans-Gert Pottering, le président du Parlement européen, a promis dimanche que les députés européens "seront attentifs à ce que l'argent soit employé à des fins concrètes".
"Ayant bouclé ses équilibres financiers jusqu'en 2013, l'Union européenne ne prévoit pas, à court terme, d'engagements financiers importants", a noté dimanche le président algérien Abdelaziz Bouteflika dans un entretien à l'agence officielle APS. Pour lui, "il est tout à fait clair que les difficultés auxquelles se heurtera l'Union pour la Méditerranée se situeront d'abord au niveau du financement des actions projetées. Car il faut le reconnaître, la problématique de la disponibilité de ressources financières (...) n'est pas encore définitivement élucidée."
La Presse Canadienne - le 14 juillet 2008
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