Benita Ferrero-Waldner, la commissaire européenne aux Relations extérieures, explique au «Figaro» comment Bruxelles voit l'Union pour la Méditerranée.
LE FIGARO. L'Union pour la Méditerranée (UPM) suscite les doutes de nombre de pays. Quelles sont les réserves de la Commission européenne ?
LE FIGARO. L'Union pour la Méditerranée (UPM) suscite les doutes de nombre de pays. Quelles sont les réserves de la Commission européenne ?
Benita FERRERO-WALDNER. Nous n'avons absolument pas de réserve. L'UPM se base sur treize ans d'acquis du processus de Barcelone. C'est un triple défi que l'on aimerait relever : une nouvelle impulsion politique, car il y aura un sommet tous les deux ans, où l'Europe entière aura rendez-vous avec la Méditerranée. Deuxième nouveauté : la coprésidence, qui permettra aux pays du Sud de s'engager pleinement. Troisièmement, de grands projets régionaux, qui concerneront toute la Méditerranée. Là où nous avons bien avancé, c'est que nous avons des accords bilatéraux avec chaque pays du processus de Barcelone, sauf la Syrie. Ce qui pourrait contribuer à la création d'une zone de libre-échange.
Finalement, c'est un projet politique, économique et culturel, qui englobe absolument tout ! Il y aura un comité permanent, à Bruxelles, et un secrétariat, qui devrait être aussi réduit que possible, qui s'occupera de la définition des projets, et aussi des fonds. Car, pour la première fois, le secteur privé participera à ces projets. Pour le siège du secrétariat, il existe plusieurs candidatures. Les ministres des Affaires étrangères décideront à l'unanimité.
N'assiste-t-on pas à l'éclatement de la politique étrangère commune, au profit de plusieurs sous-politiques régionales, comme la dimension septentrionale, les pays riverains de la Baltique…
Justement, c'est maintenant l'Europe entière qui est derrière ce projet euro-méditerranéen. Le projet est pensé de manière à éviter un éclatement de la politique étrangère européenne, qui serait effectivement dangereux. Pour l'UPM, tous les États seront là, et chacun pourra décider de s'engager ou non dans tel ou tel projet. Il y aura donc des projets à géométrie variable, mais toujours basés sur quelque chose accepté par toute l'Union européenne.
L'UPM n'est-elle pas un moyen de maintenir la Turquie hors de l'Union européenne ?
L'UPM et la candidature à l'UE, ce sont deux projets différents. La Turquie est un pays méditerranéen important, et je suis heureuse qu'elle soit représentée le 13 juillet, au plus haut niveau.
Par Stéphane Kovacs - Le Figaro.fr - le 11 juillet 2008
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