Samedi soir le film géorgien "La Terre éphémère"
a été plébiscité au terme d'une cérémonie folle, pleine de rebondissements... et
de mises au point.
Du jamais vu ! Nous aurions aimé vous dire que c'est
le triomphe - mérité - du sublime film "La Terre éphémère" de George
Ovashvili (quatre prix majeurs, dont l'Antigone d'or, une longue standing
ovation) qui relève du jamais vu. Mais la mémoire des 35 éditions précédentes
du Festival du cinéma méditérranéen nous manque, et c'est la cérémonie en elle-même
qui s'est avéré incroyable, et mémorable.
"Allumez la salle, je voudrais vous voir !"
Henri Talvat, président du Cinemed, prend la parole après que le directeur Jean-François
Bourgeot a ouvert très sobrement hier samedi, la soirée de palmarès. Elus,
partenaires, cinéastes, spectateurs, la salle Pasteur, du Corum, est pleine,
tout ouïe... et donc éclairée.
Henri Talvat commence par dire sa satisfaction, sa
fierté même d'une nouvelle édition réussie à ses yeux avant d'en arriver aux
faits : "Je ne veux pas que mes amis Bernard Travier (vice-président de
l'Agglo de Montpellier, en charge de la culture) et Cédric de Saint-Jouan (adjoint
à la culture de la Ville) s'en offusquent mais il y a depuis le début du
festival cette rumeur assassine qui circule, dans les rangs, dans la presse,
selon laquelle nous sommes virés. Et ça, sincèrement, c'est difficile à supporter
!"
"J'ai besoin (...) qu'on me dise en face en quoi
nous avons démérité" Henri Talvat, président du Cinemed
Bernard Travier monte sur scène, vite rejoint par Cédric
de Saint-Jouan. Henri Talvat continue : "Je suis vieux, j'ai 72 ans, le
cinéma c'est ma vie. Je ne suis pas un domestique qu'on peut congédier comme ça,
j'ai besoin qu'on me parle, qu'on me dise en face en quoi nous avons démérité. D'autant
plus, j'insiste, que ce festival est une réussite. J'espère qu'il va continuer
dans sa forme populaire car il appartient aux cinéphiles, du monde entier, de
la Méditerranée et de Montpellier !" Et la salle d'applaudir à tout
rompre, de crier son amour du festival, de ceux qui le font. Les élus, “embêtés”
(pour le dire élégamment), prennent ensuite la parole. Bernard Travier assure
d'abord que l'engagement de l'Agglo pour le cinéma n'est plus à démontrer mais "qu'il
n'est pas d'institution qui ne doive évoluer... mais de grâce cessez d'écouter
les ragots !"
Cédric de Saint-Jouan a, lui aussi, défendu le
Cinemed tout en soulignant que "dans un monde qui change, changer de
gouvernance n'est pas une fatalité". Dans la salle, une spectatrice "scandalisée"
demande des éclaircissements qui ne viendront pas ce soir... si tant est qu'ils
aient pu, dans le cadre d'une cérémonie de palmarès.
Au reste, elle reprend son cours et, à chaque prix,
chaque artiste, chaque partenaire s'est plu à dire son attachement au festival,
son atmosphère, sa politique, son esprit. Jean-Michel Servant, rédacteur en
chef adjoint de Midi Libre, partenaire historique de Cinemed, résumant le
sentiment général : "Ce festival est passionnant, populaire (“populaire”,
un mot ô combien méditerranéen) et accessible, et cela, il faut le préserver".
Source de l'article Midilibre
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