Le Maroc veut se tourner vers le tourisme durable

Le Maroc veut aller vers un tourisme durable, et donner la pleine mesure du potentiel local. Mais également pour investir une nouvelle niche, et offrir un nouveau produit. Le ministre du tourisme Lahcen Haddad détaille cette stratégie dans un entretien à l’hebdomadaire ‘La Vie Eco’’.


Le ministre explique que la stratégie du secteur en matière de tourisme durable repose sur trois grands axes. Il y a d’abord ‘’les outils d’évaluation et de monitoring’’ dont les observatoires régionaux de la durabilité, les normes et la réglementation, et le renforcement des capacités des acteurs, l’assistance technique et financière.
’’ Nous déployons ces outils et leviers tout au long du cycle de vie du produit touristique (planification, investissement, exploitation, promotion et communication) afin de pouvoir être dans une logique intégrée et globale et positionner notre destination comme modèle de développement durable dans le pourtour méditerranéen’’, explique Lahcen Haddad. 
Il souligne par ailleurs avoir fait le choix de ne pas développer un label national du tourisme durable, car en face il y a ‘’la multiplicité des labels internationaux existants et leur notoriété.’’ ‘’Nous avons préféré travailler sur des référentiels et outils de sensibilisation pour diffuser les principes du tourisme durable et encourager les acteurs à s’engager dans des démarches de développement durable incluant la labellisation ou la certification en leur laissant le choix des labels, qui s’adaptent le plus à leur activité ou leur positionnement sur le marché. 
Vu sa notoriété dans les principaux marchés européens adressés par le secteur, nous avons toutefois encouragé l’introduction de l’éco label «Clef verte» au Maroc’’, précise le ministre selon lequel ‘’la dernière campagne de labellisation 2015 a permis de labelliser 59 unités d’hébergement.’’

Ecotourisme, un produit nouveau

Plus concrètement, Lahcen haddad souligne que ‘’nous avons décidé dans la loi n°80-14 relative aux établissements touristiques et aux autres formes d’hébergement touristique, d’incorporer un certain nombre de critères liés à la durabilité avec un système graduel comprenant des critères obligatoires et d’autres à la carte.’’ 
 Grosso modo, il s’agit d’inclure ‘’progressivement des critères liés à la rationalisation des consommations en eau, à l’efficacité énergétique ainsi qu’à la gestion des déchets de même que ces normes viendront encourager le recours aux produits locaux.’’ Le tourisme contribue à hauteur de 8% au PIB du Maroc. 
Au troisième trimestre, le bilan était morose, dans le sillage des attentats terroristes en France et en Tunisie. Au premier semestre 2015, les arrivées touristiques à destination du Maroc se sont établies à hauteur de 4,3 millions de personnes, en baisse de 2,9% en une année, du fait du recul de 8,2% des arrivées en provenance de France sur la même période. 
Selon une note de conjoncture du mois d’août publiée par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF, Ministère de l’Économie et des Finances), le repli du volume des arrivées des touristes français participe à lui seul à 97,3% de la baisse du volume global des arrivées touristiques. Fatalement, les recettes ont chuté de 6,8%, contre +4,9% à fin juin 2014, pour s’établir autour de 24,3 milliards de DHS.

Source de l'article Maghrebemergent

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