- Environ 47 milliards de dollars entre 2007 et 2015
- Il se place au second rang derrière l’Afrique du Sud
- L’Afrique échappe au marasme général, selon le baromètre EY
L’Afrique du Sud, le Maroc et l’Egypte continuent de figurer dans le trio de tête des pays africains en matière d’attractivité des investissements directs étrangers. Un classement établi par E&Y a été publié hier, 11 mai, à Johannesburg.
Les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique du Sud, au Kenya et au Maroc (environ 47 milliards de dollars entre 2007-2015) ont eu tendance à être plus diversifiés, avec un accent croissant sur les services et le secteur manufacturier.
Ces trois pays constituent aussi un hub important pour l'investissement dans d’autres régions. Au Maroc, les flux des IDE ont atteint plus de 5,13 milliards de DH à fin mars 2016, contre environ 6,8 milliards un an auparavant, soit un recul de 24,4%, selon l’Office des changes.
Toutefois, le Royaume continuera d’attirer des IDE durant les 18 prochains mois, prévoit de son côté l’agence de notation Mood'ys, en raison de l’environnement stable du pays et des perspectives de croissance économique favorables.
«Des pays nord-africains, l'Egypte, le Maroc et la Tunisie, de même que le Ghana en Afrique de l'Ouest, demeurent économiquement en deçà de certaines pressions, mais ils ont l'avantage d'un environnement relativement favorable aux affaires, d'une bonne infrastructure et, dans le cas du Ghana, d'un fort palmarès de gouvernance», relèvent les experts de EY.
Malgré les défis macroéconomiques (et un environnement de faible croissance), l'Afrique du Sud surpasse encore la plupart des autres économies africaines. Du fait de scores relativement élevés dans toutes les autres dimensions. Le Kenya et la Côte d’Ivoire bénéficient de performances et de perspectives de croissance économique fortes, tous deux ayant d'assez bons résultats en termes infrastructure et d'opportunités d'affaires.
Le Botswana, l'île Maurice et le Rwanda, bien qu’étant des petits marchés, ont un fort palmarès dans les domaines des opportunités d'affaires, du développement social et de la gestion économique, et ont également d'assez bons résultats.
La «sous-performance» relative du Nigeria (en quinzième position) est quelque peu surprenante. Alors que l'économie nigériane se classe comme l'une des plus résilientes de l'Afrique, ses faibles scores dans les piliers que sont les opportunités d'affaires, la gouvernance et le développement humain se reflètent dans le classement général. D’autres chiffres révélés par le bureau national de la statistique montrent aussi que les flux d'investissements directs étrangers (IDE) au Nigeria se sont établis à environ 711 millions de dollars au 1er trimestre 2016. Ce qui représente une baisse de 73,79% par rapport à la même période de 2015. Ce montant représente le plus bas niveau des IDE dans le premier pays producteur de brut en Afrique depuis 2007. Un déclin qui s’explique, entre autres, par la chute des prix du pétrole et les restrictions auxquelles sont confrontés les investisseurs, notamment celles liées à l’accès aux services de change.
D’après le baromètre EY, d'autres économies à forte croissance comme la Tanzanie, l'Ouganda et l'Éthiopie se classent toutes dans le top 10 en termes de résilience macroéconomique (l'Éthiopie se classant au premier rang), mais enregistrent également une sous-performance relative dans les autres dimensions à plus long terme.
Cependant, bien que la croissance dans la région ait relativement ralenti, les deux tiers de l'économie de l'Afrique subsaharienne progressent toujours à des taux supérieurs à la moyenne mondiale. De ce fait, la région demeurera en deuxième position en termes de rapidité de progression à l'échelle mondiale dans un avenir proche, après l'Asie émergente. Cela est également corroboré par l'augmentation sur un an du nombre de projets d'investissements étrangers directs (IDE) en Afrique en 2015. Une hausse intervenue dans un contexte où le nombre total d'IDE a diminué d'environ 5% dans le monde. En fait, l'Afrique a été l'une des deux seules régions au monde où le nombre d'IDE a progressé par rapport à l'année dernière.
La croissance en berne
La croissance économique dans la région devrait demeurer plus lente dans les années à venir qu'au cours des 10 à 15 années précédentes. La projection de référence du FMI pour 2016 est désormais réduite à 3%, alors qu'elle était estimée à 6,1% en avril 2015. Les raisons principales à l'origine d'un ralentissement relatif ne sont pas spécifiques à l'Afrique et sont les mêmes que celles qui pèsent sur l'économie mondiale. Un ralentissement général de l'économie des marchés émergents et, plus particulièrement, le rééquilibrage de l’économie chinoise. A cela s’ajoutent la stagnation continue de la plupart des économies développées, la baisse des prix des matières premières et l'augmentation des coûts d'emprunt.
Par Fatim-Zahra TOHRY - Source de l'article l'Economiste
Lien vers le rapport EY (en anglais)
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