Un think tank britannique s’est penché sur les changements stratégiques entre la Grande-Bretagne et les pays du Maghreb, en cas d’adoption du Brexit.
Le 23 juin, le peuple britannique se rendra aux urnes pour voter en faveur ou non du Brexit, un projet proposant la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (UE). Dans un article daté du 13 juin, Jane Kinninmont, membre du think tank britannique Royal Institute of International Affairs (RIIA) et spécialiste de la région MENA s’est intéressée aux changements stratégiques entre la Grande-Bretagne et les pays du Maghreb, dont le Maroc, qui découleraient de l’adoption d’un tel projet.
Selon cette dernière, les pays du Maghreb « souffriraient doublement » d’une sortie de la Grande-Bretagne de l’UE : « En cas d’adoption du Brexit, Londres serait fragilisée économiquement et irait redéfinir les priorités de sa politique étrangère », explique la spécialiste en sous-entendant que la Grande-Bretagne privilégierait les pays du Golfe, où les pays sont très riches et « bons clients », au détriment du Maghreb. Selon son raisonnement, les Britanniques miseront moins sur les accords de politiques étrangères —notamment sécuritaires — commun jusqu’alors aux autres pays européens, pour se concentrer davantage sur des considérations commerciales et économiques.
« La priorité donnée aux pays du Golfe, signifierait automatiquement une marginalisation du Maghreb », estime ainsi le think tank londonien, en rappelant que lors des votes au Conseil de sécurité de l’ONU, Londres se sentirait moins concernée par certaines questions stratégiques en Afrique du Nord, sachant que « sa présence jusqu’ici dans cette région du globe, passait essentiellement à travers les structures de l’UE. »
Selon RIIA, un vote en faveur du Brexit aurait pour autre conséquence une diminution de la capacité d’influence de Londres au Maghreb, notamment sur les questions d’aide au développement démocratique et à la protection des droits de l’homme. Jane Kinninmont y explique en effet que seule Londres serait « incapable de reprocher quoi que ce soit ou d’effectuer des pressions » sur le Maroc, l’Algérie ou la Tunisie, sur ces domaines.
Pourtant, un point positif à mentionner
Malgré tout, l’article publié par RIIA fait état d’une plus grande flexibilité de la Grande-Bretagne sur certains marchés, en cas d’adoption du Brexit, citant notamment l’exemple de l’huile d’olive produite en Tunisie : « Le Brexit pourrait permettre de réduire les barrières tarifaires sur des produits agricoles . La Tunisie, deuxième plus grand exportateur mondial d’huile d’olive, a cherché un meilleur accès aux marchés de l’UE, mais le lobbying de la Grèce, l’Espagne et l’Italie avait limité l’accès aux marchés que l’Union européenne était disposée à donner. » Une donnée qui pourrait changer avec une éventuelle adoption du Brexit. Les pays du Maghreb, dont le Maroc, pourraient voir en la Grande-Bretagne un nouveau marché indépendant de toutes les restrictions et lobbys européens, mis en place jusqu’à maintenant.
Source de l'article TelQuel
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