Dans le cadre du projet « Médias citoyens en Méditerranée » lancé par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2015, la Villa Méditerranée (Marseille) a organisé vendredi 17 juin 2016 les « Journées avec la presse en Méditerranée », un évènement qui a placé le paysage médiatique méditerranéen au cœur du débat.
La rencontre « Le journalisme indépendant, cinq ans après les printemps arabes » a réuni des journalistes indépendants d’exception. Un panel de 10 journalistes et experts de l’information du pourtour méditerranéen a participé à ce débat axé sur les enjeux médiatiques actuels de la région, sous la modération d’Alain Gresh, journaliste à Orient XXI, ancien spécialiste du Proche-Orient au Monde Diplomatique et désormais militant anti-islamophobie à Contre-attaque(s).
Après les printemps arabes de 2011, les médias indépendants en ligne ont émergé avec force dans la région euro-méditerranéenne, traitant l’information sous un nouveau prisme : « nous sommes un média militant, de résistance » s’auto-définit le journal égyptien Madamasr.
Cette nouvelle génération de professionnels envisage le journalisme d’une façon innovante et critique : « les médias en ligne et le journalisme d’investigation constituent aujourd’hui des nouvelles opportunités » affirme M. Hizaoui. Ce mouvement issu de la prise de pouvoir citoyenne bouleverse les normes établies aux niveaux social, politique et médiatique, grâce notamment au développement des technologies de l’information et de la communication.
Le débat a porté sur des thématiques telles que la couverture de l’information dans le cadre des conflits armés et/ou de répression gouvernementale ; l’usage des techniques journalistiques innovantes comme le datajournalisme ou le fact checking en tant que fil conducteur d’une offre renouvelée et d’un modèle économique plus indépendant des pouvoirs politiques et économiques ; la difficulté à gagner en visibilité face aux médias traditionnels qui captent les recettes publicitaires ; l’autocensure ; ou encore la nouvelle compréhension de l’impact des informations publiées, moins fondée sur l’audience que sur l’influence réelle dans la société.
Parmi les intervenants : Lina Atallah, Madamasr, Egypte ; Ihasane Elkadi, Maghreb émergent, Algérie ; Karam Nachar, Jumhuriya, Syrie ; Micheline Tobia, Mashallahnews, Liban ; Lina Ejeilat, 7iber.com, Jordanie ; Sana Sbouai, Inkyfada, Tunisie ; Abdelkarim Hizaoui, professeur à l’Institut de presse et des sciences de l’informationde Tunis ; Nahla Chahal, Assafir, magazine Assafir Al Arabi, Liban. Un représentant du département d’information et de communication de l’UNESCO a pris également la parole afin d’exposer les grandes lignes déontologiques dans le traitement des informations sensibles.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet « MedMédialogue », qui s’appuie sur l’équipe multidisciplinaire d’Orient XXI (chercheurs, doctorants, journalistes…) afin de proposer une série d’événements sur les deux rives de la Méditerranée pour débattre et offrir des clés de compréhension sur les enjeux actuels de la région euro-méditerranéenne.
Source de l'article Animaweb
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