MENA au cœur de la politique européenne de voisinage


L'Instrument européen de voisinage et de partenariat en région MENA aura alloué 4,2 mrds€ entre 2011 et 2013. Les montants de l'aide et les secteurs visés diffèrent selon les pays.


Entre 2007 et 2013, l'instrument Européen de Voisinage et de Partenariat (IEVP), développé par la Direction générale du développement et de la coopération (EuropAid), disposait d'une dotation globale d'environ 12 mrds€, en augmentation de 32% par rapport à la période 2000-2006. 

Le rapport détaillé publié par la Direction générale du développement et de la coopération (EuropeAid) permet de dresser un bilan sur les six dernières années de l'Instrument Européen de Voisinage et de Partenariat (IEVP) et ses actions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). 

L'IEVP propose, aux seize pays partenaires (dont l'Algérie, l'Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, l'Autorité palestinienne, la Tunisie, la Libye et la Syrie où la coopération est actuellement suspendue), un "cofinancement aux processus de renforcement de la gouvernance et du développement économique et social équitable" autour de différents secteurs : environnement, énergie, transports, télécommunications, éducation et formation, recherche et innovation, etc.. 

Toutes les actions entreprises par l'instrument financier visent à soutenir la "coopération transfrontalière et transrégionale ainsi que l'intégration régionale (régions euro-méditerranéennes et de l'Europe orientale) et sous-régionale", souligne l'Union Européenne (UE).

Plus de 4 mrds€ investis dans la région MENA


La coopération avec le sud de la Méditerranée et le Moyen-Orient occupe une place centrale dans la Politique européenne de voisinage (PEV) lancée en 2004.


Face aux soulèvements du "Printemps arabe" de 2011, la stratégie de soutien a été révisée afin d'offrir "une nouvelle réponse politique à un voisinage en mutation". Le 25 mai 2011, la PEV proposait ainsi une nouvelle approche incitative "plus pour plus, pour une démocratie et une prospérité partagée avec le sud de la Méditerranée", récompensant les pays partenaires "offrant des réformes démocratiques avec plus d'aide et de coopération."

Pour marquer le coup, l'UE augmentait dans un même temps les fonds disponibles pour la région et créait deux nouveaux programmes d'assistance pour la période 2011-2013 : le programme SPRING de 540 M€ (Support pour le partenariat, la réforme et la croissance inclusive) et le Fonds pour la société civile de 34 M€.

En tout et pour tout, l'UE mettait à disposition pour la région du voisinage méridional 4,2 mrds€ pour la période 2011-2013 au titre de l'IEVP (1,3 mrd€ en 2011, plus de 1,4 mrd€ en 2012, et plus de 1,5 mrd€ en 2013).

Des pays méditerranéens "en progrès"

Les aides allouées pour chacun des pays méditerranéens diffèrent selon les secteurs visés et les ressources allouées. 

Le Maroc (1,431 mrd€ entre 2007 et 2013), l'Autorité palestinienne (2,052 mrds€ autour du mécanisme PEGASE pour le maintien de l'économie et des conditions de vie de la population) et l'Égypte (1, 007 mrd€ pour une meilleure compétitivité économique et la mise en place de réformes politiques) bénéficient du plus large soutien de l'IEVP. 

Le soutien en Algérie (366 M€) repose sur la mise en place de réformes économiques (64 M€ alloués à la poursuite du Programme d’Appui à la mise en œuvre de l’Accord d’Association) et environnementales (programme sur l'eau et l'assainissement de 30 M€ et de protection des zones côtières de 34 M€). Son voisin, la Tunisie (775 M€) bénéficie d'un soutien de l'IEVP pour la mise en place de réformes politiques et socio-économiques. 25 M€ ont aussi été alloués en fin 2012 à la réforme du secteur de la justice. 

Le soutien en Israël (13,5 M€ d'aide entre 2007 et 2013) concerne notamment des projets de jumelage avec l'UE, dans les secteurs de l'emploi, des affaires sociales, de la santé ou encore de l'éducation. L'éducation, un secteur particulièrement visé par la PEV en Jordanie (aide de 589 M€). EuropeAid se réjouit "des progrès considérables en termes d'accès à l'éducation, ainsi que dans le financement, la gouvernance, le suivi et l'évaluation des politiques de l'éducation" dans le pays. 

Face à la crise syrienne, l'IEVP n'a pas tardé à réagir. En 2013, afin de "contribuer à atténuer les effets de cette catastrophe humanitaire qui a de graves conséquences pour la stabilité des pays voisins", une enveloppe supplémentaire de 400 M€ et un programme d'aide humanitaire faisaient ainsi face aux conséquences de la crise en Syrie et dans les pays voisins, notamment en Jordanie et au Liban. Beyrouth bénéficie d'une aide totale de 388 M€ et Damas de 358 M€ entre 2007 et 2013. 

"Faute d'un accord politique et de la mise en place d'un gouvernement crédible et légitime, la sécurité et les institutions en Libye ne progresseront pas", souligne enfin le rapport (aide totale de 83 M€).

Le nouvel IEV : un soutien accru au pays partenaires

Le nouvel Instrument Européen de Voisinage (IEV) apporte depuis 2014 un soutien accru aux seize pays partenaires, de façon à "mieux refléter les considérations et les besoins réels qui se sont dégagés ces dernières années", souligne le Centre d’information pour le voisinage européen ("EU Neighbourhood Info Centre"). 

Pour la période 2014-2020, il disposera d'un budget de 15,4 mrds€. 

L'Albanie, l'ancienne République yougoslave de Macédoine, le Monténégro, la Serbie, le Kosovo et la Turquie espèrent rejoindre à terme la PEV de l'UE. 



Par Astrid Jousset - source de l'article Econostruminfo


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