Assemblée des Citoyennes et Citoyens de la Méditerranée : la cinquième rencontre vient de se dérouler du 13 au 16 novembre à la Villa Méditerranée

L’ Assemblée des Citoyennes et Citoyens de la Méditerranée vient de tenir sa cinquième rencontre placée sous le thème « Citoyenneté et construction d’une communauté méditerranéenne des peuples » à Marseille, et quoi de mieux, pour se sentir bien accueilli que d’être reçu dans une Villa surtout lorsqu’elle répond elle-même du nom de Méditerranée. 

Michel Vauzelle, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a reçu les participants lors d’une plénière qui a vu prendre la parole tour à tour : Jean-François Coustillère, Maria Mercés Borges, Boutros Assaker, Allal Ouazzani Touhami et Pedro Narro.

(Photo Philippe Maillé)

Depuis 2008, un groupe de citoyennes et de citoyens de la Méditerranée se sont engagés à participer activement à l’émergence d’une communauté méditerranéenne des peuples. Pour ce faire, ils ont inauguré le processus de construction d’une Assemblée des Citoyens et Citoyennes de la Méditerranée. Dans cette première étape, ils ont élaboré un texte fondateur, base de leur présente charte constitutive. 
Ce processus est fondé sur des valeurs démocratiques de liberté, de paix, de respect de la diversité culturelle et de responsabilité environnementale. Il ambitionne de favoriser l’émergence d’une parole et d’une action citoyenne commune, par la mise en œuvre de rencontres permanentes disposant de méthodes et d’outils novateurs. Cette initiative, qui se veut complémentaire d’autres expériences existantes, repose néanmoins tout entière sur un constat : c’est principalement par l’action et l’implication des citoyens et citoyennes qu’une « communauté de destin » solidaire et positive pourra se mettre en place au sein de l’espace méditerranéen.
L’Assemblée des Citoyennes et Citoyens de la Méditerranée entend ne pas être une entreprise réservée à un petit nombre de personnes, à un cercle d’initiés. Au contraire, la démarche d’ensemble nécessite de rassembler au mieux, de recueillir l’adhésion d’un grand nombre et d’une grande variété de personnes.
Michel Vauzelle insiste sur l’importance de voir une diplomatie participative prendre toute sa place à côté de celle d’État.
Pour Maria Mercés Borges, députée portugaise, membre de l’assemblée parlementaire de la Méditerranée : « La communauté méditerranéenne des peuples est confrontée à des défis et des menaces sans précédent avec, de plus, une situation aggravante au Moyen-Orient. On ne peut ignorer l’effet que cela peut produire sur une jeunesse qui est déjà confrontée à la crise. Alors, que le présent est déjà détruit pour tant de personnes, il est impératif d’agir pour éviter que le futur ne le soit aussi ». Et d’avancer : « Il faut nous concentrer sur les créations d’emplois et faciliter la circulation entre les rives pour le formation des jeunes et l’emploi ».

« La Méditerranée sera sauvée par ses peuples »

Pour Boutros Assaker, ambassadeur de la Ligue Arabe à Paris : « La Méditerranée est confrontée à une crise à plusieurs facettes : des transitions politiques qui s’effectuent dans la douleur, des autoritarismes, la montée en puissance de l’intégrisme religieux et du radicalisme politique ». Puis d’insister sur « le malaise latent, aiguë, produit par le conflit israélo-palestinien » et de dénoncer « la colonisation croissante, les provocations, d’Israël ». Mais le diplomate n’entend pas pour autant sombrer dans le pessimisme : « La Méditerranée sera sauvée par ses peuples ».
Allal Ouazzani Touhami, Union pour la Méditerranée, se prononce à son tour en faveur d’une plus grande liberté de circulation pour les chercheurs, les étudiants, Sud/Nord mais aussi Nord/Sud et Sud/Sud. « Il faut également développer les échanges économiques sachant que dans la zone euro-méditerranéenne 90% des échanges se font entre pays européens, 9% entre le Sud et le Nord, 1% entre Pays du Sud ». Et de rappeler que sous l’égide de l’Union pour la Méditerranée de nombreuses réunions ont lieu.
Pedro Narro, conseil économique et social européen indique que ce dernier a mis en avant en 2014 trois points : la situation économique et sociale des jeunes ; la pauvreté et l’exclusion ; favoriser le développement de l’économie sociale et solidaire. Et de conclure : « Il est important d’avoir des échanges sur l’économie mais cela l’est tout autant de parler des valeurs que nous partageons autour de la Méditerranée ».

Par Michel CAIRE - Source de l'article Destimed

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