Un surplus de 8,4 milliards de DH qui sera généré en grande partie par les produits chimiques, agroalimentaires et électriques/électroniques.
Ce sont l’Inde, la Chine, l’Afrique et quelques partenaires européens, notamment la Hollande et l’Angleterre qui draineront cette hausse. Le coût du travail dans l’industrie automobile et aéronautique reste trois fois moins cher au Maroc qu’en Europe de l’Est
Le Maroc exportera plus de biens et de services en 2015 malgré le tassement de la croissance mondiale. D’après l’Observatoire du commerce extérieur d’Euler Hermès, qui vient de tenir sa deuxième édition, la demande étrangère adressée au Royaume sera en hausse de 8,4 milliards de DH, à 240 milliards de DH, soit un taux de croissance de 3,6% par rapport à la valeur des exportations estimée pour 2014. «Il s’agit d’une prévision qui s’appuie sur une hypothèse basse, compte tenu d’une croissance mondiale qui ne dépassera pas 3% pour la quatrième année consécutive», précise Hicham Alaoui Bensaid, directeur des engagements d’EH Acmar. De son côté, Ludovic Subran, économiste en chef de l’assureur-crédit, affirme que l’évaluation de ce volume additionnel s’est basée sur une conjoncture économique mondiale caractérisée par une multitude de risques qui continuent de peser sur les bilans des entreprises, notamment la stagnation de la demande des marchés émergents, le rétablissement très fragile de la croissance en Europe, la problématique de liquidité et les risques géopolitiques qui prévalent dans plusieurs pays.
Face à cela, le salut viendra essentiellement de l’Inde, la Chine, l’Afrique et quelques partenaires européens, notamment la Hollande, l’Angleterre et l’Espagne dans une moindre mesure.
Par secteur, ce sont les produits chimiques, l’agro-alimentaire et l’industrie électrique et électronique qui vont participer le plus à cette hausse des exportations. Selon M. Subran, les exportations de phosphates et dérivés du Maroc (2e en production et 1er en réserves) vont subir l’effet conjugué d’une demande très importante des pays de l’Afrique subsaharienne, caractérisés par des populations jeunes qui ont besoin de se nourrir, et du ralentissement de la demande du Brésil dont la croissance est moins forte.
L’industrie électrique et électronique gagne des marchés en Afrique subsaharienne
Pour l’agro-alimentaire, comme le souligne M. Bensaid, l’économie marocaine a développé une expertise, notamment dans les agrumes, la pêche, les conserves et quelques produits spécifiques, à l’image du melon. «Le Maroc bénéficie de richesses agricoles très diversifiées. Or, l’industrie alimentaire ne représente encore que le quart des exportations nominales du pays et a de ce fait un véritable potentiel pour pénétrer plus de marchés, surtout au Moyen-Orient», analyse M. Subran.
Le secteur des composants et équipements électriques et électroniques est également attendu pour participer à la hausse des exportations marocaines en 2015. «Les expéditions de ce secteur vont augmenter de 1,2 milliard de DH suite à la demande émanant de l’Angleterre et la Hollande en plus de l’Algérie, qui constitue un marché à potentiel», anticipent les experts de l’observatoire. De plus, M. Bensaid relève que le secteur se développe énormément en Afrique, notamment au Congo, au Burkina Faso et au Sénégal, où sa compagnie commence à être sollicitée pour des contrats d’assurance de la part d’opérateurs nationaux voulant exporter des composants et des équipements à destination de ces marchés.
«Nos engagements ont crû de 300% au titre des opérations d’assurance concernant ce secteur», souligne-t-il.
Cela dit, l’Observatoire du commerce extérieur, qui met en évidence annuellement les opportunités d’exportation s’offrant aux entreprises marocaines, a identifié l’automobile, l’aéronautique et le tourisme comme des secteurs qui pourraient aussi offrir un surplus d’exportations par rapport à 2014 malgré la concurrence que livrent d’autres pays. «En dépit de la hausse du coût du facteur travail, le Maroc reste trois fois moins cher que l’Europe de l’Est. De plus, le pays a accumulé une expertise et un savoir-faire qui positionnent idéalement l’industrie automobile et aéronautique pour fournir l’Europe», résume l’économiste en chef d’Euler Hermès.
Par Naoufel Darif - Source de l'article La Vie éco
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