Sommet de la Francophonie Quand le «business» parle français…

  • Un programme inédit pour l'économie francophone. 
  • Co-localisation, renforcement des échanges, les principaux objectif
La francophonie économique passe à l’offensive. Après l’adoption, hier, de sa première véritable stratégie depuis plusieurs années, la langue française veut désormais se donner les moyens de ses ambitions de langue du business et des affaires

Ce sera un des nombreux défis du nouveau secrétaire général de la francophonie (Il n’était pas encore élu au moment où nous mettions sous presse). 

L’objectif de ce programme est de redonner au français sa place dans le business mondial. Cela devrait passer notamment par le renforcement des échanges commerciaux Etats membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ainsi que la promotion des investissements de part et d’autre, notamment dans les économies francophones émergentes. En 2012, le PIB de l’ensemble des 37 pays francophones était d’un peu plus de 6.000 milliards de dollars, soit 8,5 % du PIB mondial. Une récente étude sur le positionnement économique de la francophonie précise que « cette part dans le PIB mondial est en baisse, puisqu’elle était de 9,7 % en 2004 ». De 2004-2012, le PIB de l’économie francophone a cru de 50 %, soit moins que la moyenne mondiale (69 %). 

Ce ralentissement de la croissance s’explique essentiellement par la croissance relativement atone en France et en Belgique sur la même période. Pour se rebiffer, l’économie francophone compte miser le tout sur les économies émergentes, en particulier celles du Maghreb, d’Asie et d’Afrique subsaharienne. « Ces pays sont sur des rythmes de croissance supérieur à la moyenne mondiale », explique l’économiste jacques Attali, dans son dernier rapport sur le positionnement économique de la francophonie.

La « colocalisation » est l’un de ces mécanismes qui devraient aider à ce rattrapage. Les marchés nord africains, dont le Maroc, devraient en être les principales cibles. « La croissance des pays du Maghreb pourrait bénéficier à moyen terme de la colocalisation d’activités par des entreprises françaises », explique Attali dans son dernier rapport. 
Pour ce dernier, cette approche basée sur l’externalisation d’une partie de la chaîne de valeur française dans les pays du sud de la Méditerranée, pourrait être favorable aussi bien à la croissance des entreprises françaises, pour la plupart, que pour celle des économies du Maghreb et de la région subsaharienne. Au Maroc, 

Plusieurs groupes français ont déjà franchi le pas. C’est le cas de Renault à Tanger (production), Sanofi Aventis (logistique), Accor et Airbus. Sur la seule année 2012, le chiffre d’affaires d’EADS a augmenté de 30 % au Maroc et de 16 % en France. La réduction des coûts et à terme, l’amélioration de la compétitivité, sont les principaux objectifs recherchés derrière ces grosses implantations.

«Une arme de culture et de connaissance»

DANS un monde marqué par la montée de l’extrémisme, le Souverain a appelé, dans son discours adressé aux participants au Sommet de la francophonie à Dakar, à faire de cette instance une «arme de la culture et de la connaissance», face à la barbarie. Car, «c’est dans ces moments difficiles qu’il est important de se souvenir des valeurs que nous partageons, et de prendre les mesures indispensables pour défendre, ensemble, les projets de société qui sont les nôtres, fondés sur l’ouverture, la tolérance, la diversité et le partage», a-t-il ajouté. Le Roi a appelé à saisir cette opportunité, au moment où «l’intégration économique et politique s’organise autour de groupements régionaux, où les partenaires partagent un même socle de valeurs et de sensibilités».

Par Safall FALL - Source de l'article l’Économiste


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