"Nous voulons rester concentrés sur l'accompagnement technique et financier des projets"

Les hauts fonctionnaires de l’Union pour la Méditerranée (UpM) ont approuvé à l’unanimité le renouvellement de Fathallah Sijilmassi en tant que Secrétaire Général de cette institution basée à Barcelone. Un deuxième mandat de trois ans placé sous le signe de la « centralité » de la Méditerranée.

Fathallah Sijilmassi : « Synergie, complémentarité et coordination sont les trois mots-clés de l'Union pour la Méditerranée  » (photo UpM)
Fathallah Sijilmassi : « Synergie, complémentarité et coordination sont les trois mots-clés de
l'Union pour la Méditerranée  » (photo UpM)


Econostrum.info : Comment appréhendez-vous votre nouveau mandat de Secrétaire Général de l'UpM ? 

Fathallah Sijilmassi : Avant tout, je crois qu'il ne faut pas personnaliser l'Union pour la Méditerranée. S'il faut voir un signe dans le renouvellement de ce mandat pour trois ans, c'est la continuité d'une institution réunissant quarante-trois États membres à partir de trois grands piliers. Pour commencer, la tenue régulière de réunions de haut niveau, avec six conférences ministérielles organisées depuis 2013. La dernière s'est tenue le 10 décembre 2014 à Rome et concernait le financement du futur réseau trans-méditerranéen de transport . Deuxièmement, le rôle de plate-forme de coopération du Secrétariat Général à Barcelone, chargé d'animer le dialogue dans une approche inclusive, impliquant tous les acteurs au-delà des gouvernements : secteur privé, société civile, think tanks, collectivités locales… Le troisième pilier concerne les actions de terrain, c'est à dire concrètement les 29 projets labellisés par l'Union pour la Méditerranée, qui représentent au total 3,5 mrds € d'investissements. 

Quel est le rôle de l'UpM dans la mise en œuvre de ces projets ? 

Fathallah Sijilmassi : Nous accompagnons les promoteurs des différents projets pour les aider à les mettre en œuvre. Notre force réside dans notre capacité à travailler en réseau, en complémentarité avec des partenaires institutionnels. À commencer par les deux coprésidences de l'UpM, à savoir l'Union Européenne et la Jordanie, qui représentent respectivement les rives nord et sud de la Méditerranée. Mais les synergies que nous mettons en œuvre concernent aussi bien sûr les partenaires financiers, parmi lesquels la BEI, la BERD, la Banque Mondiale et la Banque Islamique de Développement… La labellisation des projets ouvre donc la porte aux financements. C'est notre rôle de plate-forme de coopération, au niveau politique, institutionnel et financier.

Accompagnement technique et financier des projets

Avez-vous des exemples à nous donner ? 

Fathallah Sijilmassi : La conférence ministérielle de novembre 2011 à Strasbourg a donné mandat à l'UpM de travailler sur le thème du développement urbain durable. Le Secrétariat Général a identifié une quinzaine de projets relatifs à cette problématique, dont deux ont été labellisés, à Imbaba, en Égypte, et dans la ville tunisienne de Sfax. Ce dernier prévoit notamment la réhabilitation des plages et l'extension de 420 hectares de la zone métropolitaine. Dans les deux cas, nous avons joué le rôle de « facilitateur » pour trouver des financements. 
Ce mode d'organisation fonctionne d’autant mieux qu’un tiers des projets labellisés par l'UpM sont déjà passés en « phase 2 », c'est à dire qu'ils ont été élargis à d'autres partenaires financiers ou géographiques. 

Comment voyez vous évoluer le rôle de l'UpM au cours des prochaines années ? 

Fathallah Sijilmassi : Nous voulons rester concentrés sur l'accompagnement technique et financier des projets, ceux déjà labellisés et la centaine actuellement à l'étude. Avec nos moyens qui tiennent en trois mots-clés : synergie, complémentarité et coordination. Il faut aussi voir le chemin déjà parcouru. Seuls huit projets avaient été labellisés avant 2012. 
Nous prenons le pari de construire un partenariat « gagnant-gagnant » entre les deux rives de la Méditerranée, pour n'en faire qu'une seule rive. Pour que la Méditerranée ne soit plus une zone de voisinage mais une « zone centrale » entre l'Europe, l'Afrique et les pays du Golfe. 

Par Francis Matéo - Source de l'article Econostruminfo

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