« Les journées de la coopération UE-Liban » ont été inaugurées hier au pavillon royal du Biel. Cet événement vise à présenter au public, à travers une dizaine de stands et une série de débats, les activités que les États membres de l'UE financent au Liban.
Lors de l'inauguration des journées de la coopération UE-Liban au pavillon royal du Biel, l'ambassadrice de l'Union européenne, Angelina Eichhorst, a rappelé hier qu'« aider le Liban à construire un État civil fonctionnel et moderne » demeurait l'objectif principal d'un tel partenariat. Une coopération qui s'est renforcée au fil des années, comme l'a fait remarquer l'ambassadrice à l'occasion de la Journée de l'Europe : « Nous collaborons avec le Liban depuis 38 ans. Mes prédécesseurs ont vécu et travaillé avec vous à travers la guerre, la reconstruction qui a suivi l'accord de Taëf, la conduite du Liban dans le processus de Barcelone en 1995, le retrait des troupes d'Israël, l'aide pour maintenir la stabilité après l'assassinat de Rafic Hariri, la guerre de 2006 (...). Et j'espère que nous ne fermerons jamais nos bureaux. »
Cette coopération étroite était également au centre de l'allocution du ministre de l'Économie et du Commerce, Alain Hakim, qui a rappelé que « le Liban fonde de grands espoirs sur cette relation, laquelle repose sur une stabilité politique et économique qui est dans l'intérêt des deux parties ». La révision globale de la Politique européenne de voisinage (PEV) qu'effectue actuellement l'Union européenne constitue « une opportunité de raffermir les relations entre l'UE et le Liban sur des bases de respect mutuel et de complémentarité dans les secteurs englobés par la coopération », a souligné M. Hakim, rappelant que « l'UE est le premier partenaire commercial du Liban » et que « la balance des échanges commerciaux est en faveur de l'Europe ».
Le thème « Travailler ensemble, aller de l'avant » de cette troisième édition des Journées de la coopération UE-Liban, qui ont lieu les 8 et 9 mai, met à l'honneur le partenariat entre l'UE et le pays du Cèdre. Ces journées ont pour but d'informer le public sur les activités que les États membres de l'UE financent au Liban, mais également d'expliquer les possibilités d'appui offertes par l'UE aux divers partenaires (institutions étatiques, autorités locales, société civiles, etc.). Au pavillon royal du Biel, une dizaine de stands mettent en avant les programmes financés par l'UE dans les domaines suivants : infrastructures et ressources naturelles ; développement régional; développement économique ; réponse à la crise syrienne ; aide humanitaire ; sécurité et stabilité ; justice et bonne gouvernance ; culture et patrimoine; développement social, droits de l'homme et démocratie. Les visiteurs prennent connaissance des divers projets soutenus et se renseignent sur les meilleurs moyens de contribuer à leur échelle aux problématiques soulevées. Une série de débats sont également organisés dans le but de sensibiliser les citoyens aux futures priorités du partenariat UE-Liban. Une séance d'information sur l'avenir de la Politique européenne de voisinage se déroulera notamment ce matin.
Plusieurs défis
« L'UE est le plus grand donateur au Liban avec 2,2 milliards d'euros de soutien financier au travers de bourses et de prêts », affirme Angelina Eichhorst. « Mais ce qui importe le plus, ce sont les résultats, notamment sur le plan humain, derrière les faits et les chiffres », ajoute l'ambassadrice. Elle cite d'ailleurs le cas de Lily Yaghy et d'Ali Sakka, deux bénéficiaires du Fonds économique et social pour le développement, qui font partie des 2 900 personnes qui ont reçu des bourses et des services de conseils financiers, preuve d'une assistance concrète de la part de l'UE.
Interrogée sur les difficultés que représente un tel partenariat, Angelina Eichhorst a indiqué qu'« aujourd'hui, nous faisons face à plusieurs défis en raison des nombreux besoins du Liban. En même temps, l'Europe rencontre, elle aussi, beaucoup de challenges. La difficulté consiste donc à continuer à appuyer d'une part l'Europe et de l'autre les États partenaires hors Europe ». L'ambassadrice a estimé que l'une des priorités de l'UE « est de renforcer tous les acteurs, aussi bien la société civile que les institutions, les ministères et le secteur privé pour qu'ils puissent travailler ensemble à la construction d'un État qui réponde aux besoins des citoyens ». De fait, elle a déploré le manque de confiance des citoyens vis-à-vis des institutions qu'elle attribue au vide politique : « Cela fait maintenant presque un an que ce pays est sans président, nous sommes fatigués ! Nous voulons des élections et un Parlement effectif, c'est un droit pour les citoyens », a-t-elle dit.
Angelina Eichhorst a surtout invité la population libanaise à se renseigner sur les activités menées par l'UE afin de prendre conscience de toutes les opportunités qui existent pour obtenir un financement et une assistance. « J'espère qu'il y aura encore plus de demandes de bourses, on est là pour rester et pour aider », a-t-elle confié.
Les réfugiés syriens
Signalons par ailleurs que l'une des discussions a porté hier sur la crise syrienne et les mécanismes mis en place par l'UE pour y répondre efficacement. Le débat s'est principalement construit autour de la nécessité de changer de stratégie pour fournir des services plus durables. L'occasion pour le ministère des Affaires sociales de faire entendre sa voix, en réclamant « une approche plus globale, c'est-à-dire ne plus faire de distinction entre la communauté de réfugiés et la communauté hôte ». Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui bénéficie d'un soutien financier de 130 millions de dollars de l'UE pour répondre à la crise syrienne affectant le Liban, veut également mettre l'accent sur le développement de services profitables aux deux communautés.
Les experts qui ont pris part au débat se sont accordés sur le besoin de fournir une aide à toutes les personnes vulnérables et de soutenir les services publics du pays en vue, notamment, d'une plus large intégration des enfants syriens dans les établissements scolaires publics. Ils ont également mis l'accent sur la nécessité de lutter contre la détérioration des infrastructures des services existants et de réaliser des investissements à plus large échelle.
Par Marie TIHON - Source de l'article l'Orient le Jour
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