À Alger, un musée qui gagne à être connu en Méditerranée


Le Musée national des beaux-arts de la capitale algérienne va être promu par l'Association des musées méconnus de la Méditerranée.


Le Musée national des beaux-arts d'Alger, inauguré en 1930, surplombe le jardin d'Essai. En haut, à droite, le Mémorial du martyr.C'est l'un des plus beaux balcons sur la Méditerranée. Surplombant la baie d'Alger et le jardin d'Essai, le Musée national des beaux-arts vaut également le voyage pour son fonds inestimable. Des plâtres d'atelier de Charles Despiau cohabitent avec les toiles de Delacroix et de Fromentin. Un Portrait au crayon de Jean-Baptiste Corot succède à un Portrait du maréchal de Vieillevillede Clouet.
Les grandes signatures de l'histoire de l'art sont représentées: Courbet (Le Vieux Pont), Pissarro (Femme à sa fenêtre), Degas (Femme mettant son corset), Gauguin (Paysage de Bretagne), Renoir (Paysage de printemps), etMatisse (Le Jardin de Renoir à Cagnes). Mais aussi les artistes algériens emblématiques, comme Baya et Khadda. L'art contemporain n'est pas négligé: Erro, Jean-Jacques Lebel… Le visiteur peut déambuler parmi 35 salles de peintures, une galerie de sculptures, une bibliothèque et un cabinet d'estampes.
Le musée a été inauguré le 5 mai 1930. À la veille de l'indépendance, le bâtiment a été plastiqué par l'OAS. Plusieurs centaines de ses œuvres ont été transférées au Louvre, avant d'être restituées en partie en 1968. Quarante-cinq ans après, la France fait un nouveau geste en direction du Musée des beaux-arts d'Alger.

«Un dialogue entre les deux rives de la Méditerranée»

Présidé par le directeur du Louvre, Henri Loyrette, le conseil scientifique de l'Association des musées méconnus de la Méditerranée (AMMed) a décidé de lui faire bénéficier de son programme d'action 2013. Née de la rencontre entre Marc Ladreit de Lacharrière et de la journaliste de Public Sénat, Sonia Mabrouk, cette association veut rapprocher les cultures du pourtour méditerranéen.
Après la maison du baron d'Erlanger, à Sidi Bou Saïd, en Tunisie (autrement appelée le palais Ennejma Ezzahra), et le Musée archéologique de Thessalonique, l'institution algérienne a été choisie «pour son originalité et sa qualité», explique Sonia Mabrouk. «Ce musée reflète aussi notre mission: mettre en valeur des lieux d'histoire peu connus qui symbolisent le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée. Le Musée d'Alger s'inscrit dans un siècle d'histoire algérienne et, en même temps, il raconte l'art universel.»
Trois actions vont être menées: la réalisation d'un documentaire en partenariat avec la chaîne Arte ; la création d'un site Internet avec visite virtuelle ; et la publication d'un livre d'art présentant les œuvres du musée et retraçant son histoire. A terme, tous les musées choisis par l'AMMed devraient bénéficier d'une mise en réseau.

Source de l'article Le Figaro

Aucun commentaire: