Quelle est la place de l’Algérie dans
l’espace méditerranéen ? Quelles sont les relations à privilégier avec l’Union
européenne (UE) ? Quel modèle de transition devrait suivre l’Algérie ? C’est là
une partie des questions abordées lors d’une conférence organisée, hier à
Alger, par l’Institut national des études stratégiques (INES).
Le directeur général de l'IEMed, Andreu Bassols |
Andreu
Bassols, directeur de l’Institut européen de la Méditerranée (IEMED), hôte de
l’organisme algérien rattaché à la présidence de la République, a donné une
conférence, à l’hôtel Hilton, intitulée «La coopération régionale dans l’espace
méditerranéen». Le conférencier, de nationalité espagnole, estime que «le
Bassin méditerranéen doit être un espace important pour consolider les
relations entre l’Afrique du Nord et l’UE». Il a indiqué que «depuis 1995, nous
avons essayé de développer une relation pas toujours facile, comme le Processus
de Barcelone, l’Union pour la Méditerranée (UPM), le cadre informel du 5+5 et
le Forum des pays méditerranéens».
Pour
lui, «dans un monde globalisé et extrêmement compétitif, la Méditerranée est
absente comme sujet géostratégique. On ne parle pas souvent du potentiel
économique et politique du Bassin méditerranéen et du développement des
relations culturelles. Nous avons une énorme opportunité de l’idée de la
Méditerranée que nous pouvons vendre à l’Europe. Il est nécessaire de créer une
zone de libre-échange».
M.
Bassols utilise le terme «transitologie» pour expliquer que «des modèles de
transition suivis en Europe peuvent être une référence dans les pays d’Afrique
du Nord ou du Machrek pour éviter des scénarios imprévus». «Je pense que des
expériences devraient être mieux communiquées. Il faut rappeler que depuis
1989, après la chute du mur de Berlin, des pays d’Europe de l’Est ont rédigé des
Constitutions pour un horizon d’intégration européen, alors que ceux qui n’ont
pas entamé ce travail, à l’image de l’Ukraine, connaissent aujourd’hui des
difficultés.» Le directeur de l’IEMED considère que «la Constitution d’un pays
devrait rassembler un large consensus, ce qui ne se réalise pas actuellement en
Egypte et en Tunisie. Les transitions politiques sont délicates lorsqu’elles
n’ont pas de références».
Cependant,
lors du débat, des présents à la conférence ont relevé des vérités. A titre
d’exemple, l’un d’entre eux juge que «l’Algérie ne voudrait pas prendre part à
l’UMP vu que le siège est accordé à Israël». Quant à la problématique de la
zone de libre-échange, «les accords d’association, qui sont jusque-là négatifs,
permettent de dire que l’Algérie ne peut ouvrir totalement son territoire aux
marchandises européennes, vu que les marchés ne sont pas équilibrés». Notons
qu’Andreu Bassols est directeur de l’IEMED depuis le 7 juin 2011. Il a occupé
par le passé le poste de directeur adjoint de l’unité Euromed et affaires
régionales de la direction générale des affaires étrangères de la Commission
européenne et représentant de la Commission européenne auprès de l’UPM.
Par
Mehdi Bsikri – Source de l’article Elwatan
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