Entre les deux rives de la
Méditerranée, les échanges se renforcent. Automobile, santé, infrastructures...
Les Français investissent. Main dans la main avec les entreprises locales.
Français
et Algériens veulent dynamiser leurs relations économiques. Les patronats des
deux pays l'ont réaffirmé à l'occasion de la visite de François Hollande en
Algérie (du 19 au 20 décembre 2012), durant laquelle Jean-Marie Dauget,
représentant du Medef International, a rappelé que 450 entreprises françaises -
qui emploient 35 000 personnes - opéraient dans le pays.
Une
visite qui a vu le lancement de la société mixte Renault Algérie Production,
qui montera prochainement une usine automobile à Oran. Détenue à hauteur de 51
% par la partie algérienne et de 49 % par le constructeur français, cette
coentreprise produira au début 25 000 véhicules par an, avec pour objectif une
production de 150 000 après dix années d'exercice. D'autres partenariats, de
moindre envergure, ont été noués. Le groupe pharmaceutique français
Sanofi-Aventis a signé avec la direction des Domaines l'acte de concession d'un
terrain en périphérie d'Alger pour accueillir sa future usine de médicaments.
Les premières boîtes devraient sortir dans trois ans (à raison de 100 millions
produites annuellement) pour un investissement estimé à 70 millions d'euros.
Autre
contrat, celui paraphé entre les entreprises Biogeaud (France) et Bifruit
(Algérie) pour monter une usine de confiture à Constantine. Les sociétés
algérienne Vicralys et française Péters Surgical ont, pour leur part, monté une
société mixte, Sutural, spécialisée dans la fabrication de sutures
chirurgicales. Enfin, le français Medasys, éditeur de logiciels de santé,
ouvrira prochainement une filiale à Alger, en partenariat avec le groupe
Hasnaoui. Autant de projets qui devraient favoriser les transferts de
technologies.
Colocalisation
D'autres
grands contrats sont en cours de négociation, comme la mise en place d'une
nouvelle cimenterie par Lafarge à Biskra, au sud-est d'Alger, et d'un centre de
biotechnologies de Sanofi. Total et Sonatrach ont aussi un grand projet
d'installation d'un complexe de vapocraquage d'éthane à Arzew, près d'Oran,
pour un investissement de 5 milliards de dollars (3,8 milliards d'euros).
Toutefois, les deux partenaires ne parviennent pas à se mettre d'accord sur le
prix du gaz destiné au fonctionnement de l'usine. Suez Environnement et Veolia
proposent, eux, leurs services dans le domaine de l'assainissement urbain.
Industriels et groupes de construction français lorgnent enfin sur les juteux
marchés d'infrastructures et de services (extension du métro d'Alger, tramways,
routes, barrages, universités...).
La
France ne désespère pas pour sa part d'attirer les investissements algériens.
Les entrepreneurs des deux pays ont décidé de se revoir courant 2013 pour faire
un inventaire et dresser les perspectives du partenariat économique. Les
pouvoirs publics des deux pays poussent à la colocalisation, un nouveau modèle
dans lequel les emplois créés en Algérie induisent en retour du travail en
France. Nicole Bricq, la ministre française du Commerce extérieur, Arnaud
Montebourg, son collègue du Redressement productif, et Cherif Rahmani, le
ministre algérien de l'Industrie, ont signé en décembre une déclaration
conjointe de partenariat industriel. Et Jean-Pierre Raffarin, l'ancien Premier
ministre de Jacques Chirac - bien introduit dans les milieux d'affaires algériens
-, continue de favoriser le rapprochement économique.
Toutes
ces initiatives devraient permettre de conforter les échanges entre la France
et l'Algérie. Ceux-ci ont quadruplé depuis 1996 pour atteindre plus de 10,1
milliards d'euros en 2011. Toutefois, la part de marché de la France (15 %) a
tendance à s'éroder face à la montée en puissance de la Chine (10 %). Mais à
présent, les Algériens semblent moins priser leur partenaire asiatique et
vouloir intensifier le recours à l'expertise française
Par Pascal
Airault - Source de l'article Jeuneafrique
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