Il y a exactement une année, la Banque
européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) accordait à la
Tunisie le statut de membre. Et si cette instance a déjà accordé un premier
financement –de 20 millions d’euros, dans le cadre de Maghreb Private Equity
Fund III, le fonds d’investissement sponsorisé par AfricInvest-Tuninvest-,
c’est en 2013 que l’engagement en Tunisie commencerait pour de bon.
C’est
en effet durant cette année que les pays de la rive Sud et Est de la
Méditerranée (Maroc, Tunisie, Egypte et Jordanie, devenus membres en 2011)
devrait bénéficier des financements que la BERD a décidés de leur allouer. En
effet, les gouverneurs de la BERD ont approuvé en mai 2012 d’allouer 1 milliard
d’euros à un Fonds Spécial d’Investissement BERD-SEMED.
Durant
l’année 2013, la BERD compte centrer ses efforts en Tunisie à aider le pays à
faire face aux défis de la transition à moyen terme, à savoir le chômage élevé,
les disparités régionales, le renforcement des institutions et la régulation
des marchés.
Pour
ce faire, la banque entend concentrer son action sur quatre axes: restructurer
et renforcer le secteur financier (pour soutenir le développement du secteur
privé), financer les entreprises privées, notamment les petites et moyennes
entreprises (pour donner une impulsion à la création d’emplois de grande
qualité dans le secteur privé), et développer une économie solide et
diversifiée, soutenir l’efficience énergétique et le développement d’un secteur
énergétique durable (pour améliorer la sécurité du pays dans ce domaine et la
compétitivité économique), et faciliter le financement non-souverain du
développement des infrastructures afin de garantir un plus large accès à des
services publics urbains efficients et de meilleure qualité.
Sur
le premier axe, la BERD proposera en particulier son engagement dans l’examen
de la situation des trois grandes banques publiques en guise de premier pas
pour apporter du conseil dans leur restructuration et éventuellement leur
privatisation, soutenir le développement des bonnes pratiques bancaires via des
instruments d’investissements en capital, octroi de crédits en devises à moyen
et long termes, favoriser le développement de marchés de capitaux en monnaie
locale, éventuellement à travers des outils de partage de risque, mécanismes de
garantie, etc.
BERD, un catalyseur de solutions de
financement décentralisées
Sur
le financement de l’entreprise privée, la banque prévoit d’accorder la priorité
aux secteurs de l’industrie, des services, de l’agrobusiness, l’immobilier et
les TIC, et d’y soutenir l’investissement en vue d’améliorer la gouvernance,
l’efficacité énergétique, l’égalité des chances dans l’emploi et l’élévation de
leurs process et qualité à des standards internationaux.
Pour
le soutien à l’efficience énergétique et au développement d’un secteur
énergétique durable, la banque envisage de contribuer au développement des
énergies renouvelables, et de participer au financement de projets énergétiques
dans les régions défavorisées et d’installations pétrolifères et gazières.
Se
proposant d’adopter, sur le quatrième et dernier axe –la facilitation des
financements non-souverains pour les infrastructures- une «approche
participative et culturellement appropriée», la BERD étudierait des
opportunités pour soutenir des réformes concernant les municipalités, et aura
pour objectif de mener un dialogue sur les politiques visant à renforcer la
gouvernance et les capacités institutionnelles «dans le but d’aider à créer un
environnement de réforme qui pourrait permettre à la banque d’être un
catalyseur de solutions de financement décentralisées».
Enfin,
la BERD se propose de mettre un accent particulier sur un certain nombre de
questions transversales, comme le respect de ses hauts standards de due
diligence, de transparence et d’intégrité dans toutes ses opérations dans le
pays, et de promotion d’une croissance inclusive.
Source
de l’article Tunisieprojet
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