Les sécheresses récurrentes et
l’utilisation inefficace de l’eau en Afrique du Nord menacent les moyens de
subsistance. En 2050, les précipitations pendant la saison d’hiver
(Octobre-Mars) devraient augmenter en Espagne centrale et orientale et le nord
de l’Italie, tandis que dans les pays sud-méditerranéens ces précipitations
vont diminuer de 10-15%.
C’est
une des prévisions annoncées lors de la conférence internationale sur l’usage
durable de l’eau et la sécurité alimentaire qui se tient à Agadir jusqu’au 15
mars. Le choix de la région pour abriter cette rencontre n’est pas fortuit. Le
Souss est tout d’abord une des principales zones agricoles du Royaume et ce
malgré le stress hydrique qui la marque ces dernières années.
Comment
améliorer ici ou ailleurs la productivité des systèmes agricoles dans ce
contexte. Selon les résultats du projet SWUP-MED (Utilisation durable
des ressources en eau pour une sécurité alimentaire dans les régions arides de
la Méditerranée), communiqués lors de la conférence, la culture de nouvelles
variétés plus adaptées aux contraintes
abiotiques avec un rendement stable et de bonne qualité serait une des
solutions à cette situation. L’introduction de nouvelles cultures dans
l’agriculture telle que le Quinoa est du moins concluante.
Des
essais dans le cadre du projet SWUP-MED ont été menés à Rabat, à Bouchane
(Marrakech), Agadir et Khénifra avec des
agriculteurs ou dans les fermes expérimentales de l’Institut Agronomique et
Vétérinaire Hassan II (IAV). Il ressort de ces expérimentations une très bonne
adaptation de la culture du Quinoa aux conditions marocaines tant climatiques
qu’au niveau du sol. En effet, des
rendements assez élevés ont été obtenus surtout en irrigué. Le meilleur
rendement de quinoa atteint a été de 43 qx/ha en station d’essai où les
conditions climatiques et techniques ont été optimales. Chez des agriculteurs
de Khénifra le rendement maximal atteint est de 14 qx/ha. Il s’avère également
que le quinoa montre une très bonne résistance à la sécheresse et à la
salinité. En irrigation avec des eaux usées traitées, l’introduction du quinoa
dans un système de rotation avec des céréales et les légumineuses irriguées a
donné des résultats très satisfaisants
en termes du rendement, indique Dr Redouane Choukr-Allah, professeur en
horticulture à l’IAV Hassan II.
Selon
lui, le Quinoa a aussi un rôle environnemental à travers le prélèvement des
sels dans les parcelles irriguées avec des eaux salines. Pour l’heure, une
association d’agriculteurs dans la région de Bouchane a commencé à cultiver le
quinoa et à le commercialiser. A noter
que le kg de grains de quinoa est commercialisé au Maroc à un prix entre 60 et
80 DH et à l’export le prix s’élève à plus de 12 Euro/kg. Reste plus qu’à
véritablement vulgariser cette culture auprès des agriculteurs marocains mais
aussi des consommateurs.
Avantages
Selon
les chercheurs, comparativement aux céréales traditionnellement cultivées au
Maroc, le Quinoa a un avantage nutritionnel. En effet, le Quinoa contient 12 à
20% de protéines (le blé par exemple contient un maximum de 8% en la matière).
De plus, il recèle un taux élevé de vitamine A, B2, E et de minéraux Ca, Mg,
Fe, Zn. Exempte de Gluten, la plante est aussi très recommandée pour les
diabétiques.
Dédié
aux mêmes utilisations que les céréales, le quinoa, peut aussi être consommé en
salade lorsque ses feuilles sont à leur jeune stade.
Par Malika
ALAMI – Source de l’article Leconomiste du Maroc
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