Malgré la situation politique
exceptionnelle, les chiffres des IDE de 2012 en Méditerranée sont plutôt
encourageants, et la région montre une bonne capacité de résilience. 2012 est
en effet la 4ème meilleure année de la décennie passée, pour les montants d’IDE
annoncés.
En
dehors de la Syrie, tous les pays de l’est et du sud de la Méditerranée
semblent retrouver leur attractivité, et la plupart réussissent à augmenter le
montant moyen de leurs projets d’IDE, qui était en diminution constante depuis
2006.
Bien
que la position des investisseurs soit encore volatile, il semble que l’Europe
ait perdu sa suprématie au cours des deux dernières années. Pour la première
fois en 2012, les pays BRIC prennent la première place au palmarès des montants
d’IDE en Méditerranée, tandis que le Golfe qui avait abandonné la Méditerranée
depuis 2007, a
investi l’année dernière autant que l’Europe. Dans cette période où les pays
partenaires méditerranéens sont en train de revoir leurs modèles de
développement et de gouvernance, en les fondants sur de nouvelles valeurs
démocratiques, un retrait des européens serait à la fois un mauvais calcul
stratégique, et une mauvaise interprétation des attentes des pays du sud
vis-à-vis de leur partenaire historique.
D’une
crise à l’autre. Près de quatre ans après le début de la crise des subprimes,
qui avait d’abord épargné le sud de la Méditerranée avant de l’entraîner dans
ses effets de second tour (baisse des exportations, puis crise de la dette en
Europe), l’année 2011 fut marquée par les mouvements démocratiques qui se sont
manifestés dans presque tous les pays du sud. Tunisie d’abord, puis Egypte,
Lybie, Syrie, mais aussi Jordanie et Maroc. Pour les trois premiers, les
régimes sont tombés suite au soulèvement des populations, le quatrième est
toujours en guerre civile tandis que les deux derniers ont procédé à des
remaniements gouvernementaux ou constitutionnels importants. Seuls l’Algérie,
qui a connu cependant quelques manifestations, Israël et la Turquie ont
finalement été épargnés par les troubles politiques, et s’en sortent bien dans
ce bilan de l’investissement direct étranger (IDE) en 2011 et 2012. Pour tous
les autres, les effets immédiats de cette période de révolution et de
transition politique sur fond de crise économique en Europe sont sévères.
Malgré
cette situation exceptionnelle, les chiffres de 2012 sont plutôt encourageants,
et la région montre une bonne capacité de résilience. 2012 est en effet la 4ème
meilleure année de la décennie passée, pour les montants d’IDE annoncés. En
dehors de la Syrie, tous les pays de l’est et du sud de la Méditerranée
semblent retrouver leur attractivité, et la plupart réussissent à augmenter le
montant moyen de leurs projets d’IDE, qui était en diminution constante depuis
2006.
Depuis
2008 en effet, les investisseurs ont changé d’approche pour aborder les pays
méditerranéens. Si la taille moyenne des projets a diminué, la part des joint
ventures (par rapport aux nouveaux projets) augmente chaque année. Même
phénomène pour les partenariats, qui ont réellement décollé en 2009 and
constitue une forme majeure du développement des entreprises étrangères en
Méditerranée (505 projets de partenariats en 2012 contre 645 IDE). Au regard
des quatre dernières années, il semble que les investisseurs ont maintenant
adopté une approche plus prudente en méditerranée, qui représente en même temps
une opportunité pour les acteurs nationaux qui peuvent maintenir leur
leadership sur leurs marchés, tout en bénéficiant du support capitalistique,
technologique et des compétences de partenaires étrangers.
Bien
que la position des investisseurs soit encore volatile, il semble que l’Europe
ait perdu sa suprématie au cours des deux dernières années. Pour la première
fois en 2012, les pays BRIC prennent la première place au palmarès des montants
d’IDE en Méditerranée, tandis que le Golfe qui avait abandonné la Méditerranée
depuis 2007, a
investi l’année dernière autant que l’Europe. Dans cette période où les pays
partenaires méditerranéens sont en train de revoir leurs modèles de
développement et de gouvernance, en les fondants sur de nouvelles valeurs
démocratiques, un retrait des européens serait à la fois un mauvais calcul
stratégique, et une mauvaise interprétation des attentes des pays du sud
vis-à-vis de leur partenaire historique.
Il
faut aussi relever une tendance encourageante en 2011 et 2012 : la rotation
sectorielle des investissements étrangers. Il semble en effet que la crise
politique ait favorisé les investissements dans les secteurs productifs
(industrie) et les secteurs d’avenir (médicament, logiciel) ou stratégiques
(agroalimentaire), au détriment des secteurs traditionnellement leaders
(banque, BTP, ciment), qui sont moins inclusifs pour les économies locales. Si
cela se confirme, ces projets vont contribuer à donner des réponses concrètes
aux demandes de plus d’emploi manifestés par les peuples de Méditerranée.
Par
Emmanuel Noutary – Source de l’article ANIMA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire