Le développement économique porté par les croisières génèrent des inégalités en la rive nord et la rive sud de la Méditerranée. Cinquième volet aujourd’hui de notre série sur le tourisme en Méditerranée.
La croisière représente 4 à 5% du tourisme. Elle nécessite de gros investissements de la part des compagnies de croisière comme de la part des ports qui doivent accueillir des bateaux de plus en plus gros. Pour les compagnies de croisière, l’investissement n’étant pas bloqué sur un territoire, il est moins risqué, face à des changements comme la météo, les conflits politiques…
Le retour sur investissement pour les ports varie en fonction du rôle du port (escale ou tête de ligne), et dépend de l’origine et de l’âge des passagers. La moyenne mondiale (incluant frais portuaires et excursions) est de 127 dollars dépensés par jour par passager et par membre d’équipage. Pour Marseille, on serait à 138€, une moyenne entre 65€, en transit, et 300€, lors de l’embarquement ou débarquement. 15% maximum des croisiéristes restent à bord lors d’une escale, 40 à 50% prennent une excursion organisée par la compagnie, le reste est autonome, et remonte parfois à bord pour bénéficier du déjeuner inclus dans leur package.
Selon Jacques Truau, président du Club de la Croisière Marseille-Provence (fondé avec de la ville, la CCIMP et le Grand Port Maritime), 60% des passagers en escale à Marseille restent en ville, et c’est le port qui prend en charge leur transport. Pour Alberto Capatto, directeur du Vieux-port de Gênes, il faut que compagnies maritimes et villes portuaires travaillent ensemble pour que ces dernières bénéficient d’une retombée réelle sur l’activité économique.
Des têtes de ligne concentrées sur la rive nord
D’après Cédric Rivoire Perrochat, directeur France de la Clia (Association internationale des compagnies de croisière), les têtes de ligne sont aujourd’hui concentrées sur la rive nord de la Méditerranée (Barcelone, Marseille, Gênes, Venise, Athènes), malgré l’investissement de certains ports du sud qui ont ensuite subi des modifications d’itinéraires. Les compagnies maritimes de croisière investissent également aux côtés des ports et des pouvoirs publics, comme par exemple à Marseille, où Costa Croisières et MSC sont gestionnaires à 80% du terminal de croisières.
La croisière représente 15000 emplois directs en France, incluant la construction navale. La construction d’un navire coûte entre 700 millions et un milliard de dollars, et vingt navires ont été mis en service en 2014. 99,9% de la construction de paquebots est faite en Europe: en Allemagne, Finlande, Italie, à St Nazaire (STX France) et au Japon. Le personnel embarqué vient du monde entier, jusqu’à 50 ou 60 nationalités différentes à bord. Certaines compagnies ont leur propre formation, mais il existe à Marseille un BTS tourisme avec convention B2B pour 300 étudiants.
Par Jean François Eyraud - Source de l'article Go-met
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