Lancement du premier « Bootcamp » libanais

La banque al-Mawarid et l'espace de travail collaboratif Alt City ont officialisé le 22 avril le lancement de Bootcamp, qui, comme indiqué par son nom anglais, constitue le premier camp de formation intensive à l'entrepreneuriat de l'écosystème technologique libanais.

Cette nouvelle structure s'inscrit dans le cadre de l'implémentation de la circulaire 331 émise en août 2013 par la Banque centrale (BDL) pour permettre aux banques libanaises d'investir dans le capital de sociétés de « l'économie de la connaissance », tout en bénéficiant d'une garantie à 75 % de leur exposition. Car au-delà de la mission première de ce dispositif, répondre aux besoins de financement capitalistique des start-up libanaises, les concepteurs de la circulaire souhaitent favoriser l'émergence d'un véritable écosystème numérique en multipliant les structures de soutien et d'accompagnement des entrepreneurs, selon un modèle notamment éprouvé dans la Silicon Valley.

« Bootcamp est un programme triennal qui permettra d'augmenter l'impact social de la circulaire 331 et de combler un vide dans l'écosystème actuel en soutenant des entrepreneurs à un stade très peu avancé de leur parcours. Il s'agit de leur permettre de transformer leur idée prometteuse en un véritable projet entrepreneurial, en leur donnant les moyens de constituer une équipe solide et acquérir un savoir-faire élémentaire dans la récolte de fonds et la réalisation d'un produit », explique David Mounir Nabti, le président d'Alt City qui assure la gestion de Bootcamp.

Chaque programme est subdivisé en trois phases. Une première phase de préqualification ouverte (dite « prebootcamp ») doit permettre aux candidats de se familiariser avec les grands principes de l'entrepreneuriat technologique. Une deuxième phase (dite bootcamp) leur permettra ensuite de suivre des formations spécifiques pour bâtir leur projet durant cinq jours à deux semaines. « Les projets les plus prometteurs seront ensuite sélectionnés pour participer à une phase ultérieure (postbootcamp) de 2-3 mois qui s'apparente à une version allégée d'un programme d'accélération, avec des sessions intensives de formation au "pitching" ou au développement produit par exemple », explique David Mounir Nabti. Contrairement aux accélérateurs, le programme n'investit pas directement dans les start-up, mais celles qui participent à la dernière phase devront néanmoins lui céder une part minime (3 – 5 %) de leur capital en échange des prestations fournies. Les fondateurs de Bootcamp ont également annoncé la possibilité de conclure des partenariats avec les accélérateurs existants ou en cours de création au Liban – en l'espèce Speed, Flat6lab, et le UK Lebanon Tech Hub – pour que ces derniers puissent offrir un soutien plus poussé aux start-up issues de la phase « postbootcamp ».

Conformément à la volonté de la BDL, les fonds investis (au montant non communiqué) par al-Mawarid dans le programme bénéficieront d'une subvention intégrale de sa part. La première session débutera fin mai, la date limite pour le dépôt des candidatures étant fixée au 6 mai.

Source de l'article Le Commerce du Levant

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