Réseau Femmes de Méditerranée - «Nous sommes la moitié de l’humanité, nous voulons la moitié de tout»

Elles sont venues, elles étaient toutes là. En dépit des rumeurs alarmistes, des extrapolations malintentionnées, des craintes exagérées, le réseau Femmes de Méditerranée et les femmes d’élite qui le composent, étaient venues à Tunis célébrer avec leurs homologues tunisiennes la 14e session de cette rencontre annuelle. 

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Qu’on se souvienne : c’était donc il y a quatorze ans. Hosni Djemmali, le meilleur ambassadeur informel qu’ait jamais eu la Tunisie, avait décidé de mettre au service de son pays et des femmes de son pays, son exceptionnel carnet d’adresses. Se déployant sur tous les fronts, il convia à Zarzis, son territoire de prédilection, un panel de femmes de tous les secteurs de l’activité, françaises et leurs homologues tunisiennes venues les rencontrer. Au fil des sessions, on reçut Rachida Dati, Irène Frain, Eve de Castro, Naget Valaud Kacem, Christine Boutin. Pas d’exclusive, seul critère, l’excellence. Tous les domaines étaient concernés : la politique, l’économie, la presse, qui a cependant la faveur de Hosni Djemmali, les arts…

Au fil des ans, des amitiés se créèrent, des échanges s’organisèrent, des rencontres furent fécondes, des liens solides s’établirent. Ce qui est le but de tout réseau. Les rencontres se firent alternativement en France et en Tunisie. Jusqu’au jour où les Marocaines décidèrent, elles aussi, de créer leur propre réseau, et invitèrent les Tunisiennes à le parrainer.

Cette année, c’était à Tunis que se réunissait le réseau pour débattre du thème toujours d’actualité et toujours renouvelé, à savoir le rôle de la femme et de l’entrepreneuriat féminin dans l’évolution de l’économie. Une nouveauté, cette saison : un nouvel arrivé de taille dans ce réseau : le premier club féminin créé au sein d’une banque, le tout jeune «Féminin by UIB». Mis en place depuis moins d’un an, ce club affiche ses ambitions avec sa devise : «Mettre en symbiose le savoir être et le savoir-faire».

Les Tunisiennes, banquières, économistes, juristes, universitaires, députées et journalistes recevaient leurs vis-à-vis françaises parmi lesquelles on pouvait citer Muriel Beyer, directrice des éditions Plon, qui repartait avec la promesse d’éditer le prochain livre de M Béji Caïd Essebsi; Arlette Chabot, éditorialiste à LCI et Europe 1; Sylvie Gir, secrétaire générale du groupe Les Républicains de l’Assemblée Nationale; Nadia Lebrun, rédactrice en chef de La Parisienne; Fabienne Chelly, présidente de la délégation Femmes Chefs d’Entreprise, originaire de Gabès, qui donnait le ton des débats : «Nous sommes la moitié de l’humanité, nous voulons la moitié de tout».

Du côté tunisien, l’islamologue Emna Jeblaoui définissait deux urgences, économie et sécurité, et annonçait la création du réseau «Women for peace and security» . Wafa Khouaja, expert financier, insistait sur le nécessaire soutien aux femmes dans l’accès au crédit, et l’accompagnement de ces femmes pour passer de la très petite entreprise à la petite entreprise. Samia Kallal vient du monde de la finance et confirmait que le vrai combat à mener passe par l’éducation : «Le seul vrai combat qui peut mener la femme vers la parité».

Durant deux journées, débats et visites se sont succédé. Des contacts ont été pris, des projets esquissés, des ponts établis, des liens confortés. Le réseau Femmes de Méditerranée contribue à créer et renforcer une chaîne d’amitié d’une rive à l’autre. Et c’est ce dont nous avons besoin.

Par Alya Hamza - Source de l'article La Presse

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