Lahcen Daoudi, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche
scientifique et de la Formation des cadres du Maroc a suivi le colloque
organisé par Aix-Marseille Université sur « Aix-Marseille et la Méditerranée : défis et coopérations
scientifiques ». Manifestation au terme de laquelle il est intervenu
pour plaider en faveur d’une plus grande coopération euroméditerranéenne.
Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres du Maroc (Photo Philippe Maillé |
« Face aux États-Unis, aux nouvelles puissances émergentes, nous sommes
tout petit. Si nous ne nous unissons pas nous ne pourrons jamais relever les
défis qui sont devant nous », rappelle Lahcen Daoudi. Évoquant la Méditerranée,
il note : « Il y a eu des lacs bien plus importants que cette mer. Et je suis
convaincu que si on la qualifiait de lac les choses deviendraient plus simples
entre nous. Car, force est de constater que nous avons le même avenir, les
mêmes défis ». Et, face à cela, à ses yeux « nous avons déjà perdu trop de
temps ».
« Il faut avoir, poursuit-il, la volonté politique de dire : "c’est fini le face à
face, maintenant c’est main dans la main". Unis, les perspectives seront
bonnes de part et d’autre de la Méditerranée, divisés, elles seront mauvaises
pour les uns comme les autres ».
Dans ce cadre, il se
prononce en faveur d’une grande rencontre universitaire Europe, Maghreb, Sahel
« afin de défricher le terrain car il faut bien être conscients que
ce n’est pas par les armes que l’on peut vaincre le terrorisme mais par la
science ». Et de prévenir : « A tout moment le terrorisme peut déstabiliser le Maghreb et le
Sahel et alors, vous aurez ici les étincelles ».
Il en vient à la
Recherche et l’Enseignement Supérieur : « Il faut
faire de la recherche qui puisse aboutir à la production. Au Sud, il s’impose
de coopérer, surtout en matière de formation. Il faut, sur l’ensemble du
périmètre, développer les coopérations en matière de masters, de doctorats,
repenser la mobilité des étudiants. Développer une recherche qui ne soit pas
adaptée aux seuls marchés locaux ».
Lahecen Daoudi met
ensuite l’accent sur un autre enjeu l’Afrique : « C’est deux milliards d’habitants, un taux de croissance de 5 à 7%.
L’Europe est embourbée dans la crise. Lorsqu’elle va se réveiller, il sera trop
tard, l’Afrique sera prise par d’autres. Pourtant Marseille est bien placée,
nous partageons beaucoup, connaissons la même réalité, le même soleil, les
mêmes questions en matière d’écologie, les mêmes problématiques locales et
internationales ».
Et de conclure, après
avoir salué le travail d’Aix-Marseille Université, en se prononçant en faveur
de la colocalisation en matière industrielle, un partenariat gagnant-gagnant
dans le domaine de la recherche et une ouverture des laboratoires aux pays
africains « autrement nous n’avancerons jamais ».
Par Michel CAIRE - Source de l'article Destimed
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire