- Le printemps arabe a poussé vers une modernisation de l'administration
- La formation au cœur des chantiers
Gouvernance publique et Etat de droit. Le thème est vaste et le chantier aussi notamment dans la région Mena qui fait face à de multiples défis dont le déficit de gouvernance est le plus flagrant.
Les déficits que connaît la gouvernance publique dans la région Mena exigent un nouvel agenda de développement qui privilégie un gouvernement ouvert et un développement des compétences. C’est aussi ce thème qu’a choisi le réseau «Gift-Mena» (Réseau des Ecoles et Instituts de formation de la fonction publique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord) pour sa 6 conférence qui poursuit ses travaux à Marrakech jusqu’au 12 février.
Dans les classements, les pays arabes arrivent loin derrière la moyenne mondiale en termes de crédibilité budgétaire, de budgets de programmes, de comptabilité publique et de reddition de comptes.
Ce déficit a été aussi relevé par le rapport de la Banque mondiale sur la gestion des finances publiques dans la région et qui avait – bien avant le printemps arabe – relevé un nombre alarmants de déficits en la matière. Enfin, le Forum économique mondial (2011) a lui aussi confirmé l’impact direct de la corruption et de l’abus de pouvoir sur l’environnement des affaires dans le monde arabe.
Ces déficits ont érodé les piliers politiques, administratifs, sociaux et économiques garants de paix et de stabilité et ont même incité les soulèvements populaires et protestations sociales. Après le printemps arabe, un grand nombre de pays de la région ont entamé leur mue avec des restructurations parfois difficiles, des réformes ambitieuses et un engagement de transparence.
«La formation pourrait justement inciter les pays de la région à répondre à ces nouvelles exigences et à soutenir les chantiers de modernisation menés par les gouvernements», souligne Mohamed Moubdiî, ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration. L’autre déficit est au niveau de l’emploi au sein de la fonction publique. D’après la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, il s’élève à 9,8% du PIB, ratio des plus élevés face à une moyenne mondiale de 5,4%. La fonction publique emploie entre 14% et 40% de la masse salariale totale.
Dans la région Mena, les salaires du secteur public sont en moyenne 30% plus élevés que dans le secteur privé, tandis qu’à l’échelle mondiale, la tendance s’inverse avec des salaires dans le public de 20% inférieurs à ceux du privé. Dans certains pays, cette situation a créé des distorsions sur le marché du travail et entravé le développement d’un secteur privé dynamique et productif.
Par Badra BERRISSOULE - Source de l'article l’Économiste
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