“Je demande pardon à mes amis de Monastir et de Moknine, et plus particulièrement aux organisateurs du tout dernier colloque sur « L’image de l’Autre, d’une rive à l’autre de la Méditerranée » **.
Je devais écrire cet article bien plus tôt, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, surtout que je ne reviendrai pas vraiment sur le détail des activités qui ont émaillé cette belle et opportune rencontre scientifique et culturelle.
Mon compte-rendu portera surtout sur l’ambiance très conviviale, très amicale qui a marqué ces travaux de haute teneur académique. Je tiens également à rendre hommage aux efforts surmenants fournis par toute l’équipe organisatrice, avec à sa tête l’ami Sâad Borghol, professeur d’Arabe à l’Institut Supérieur des Langues Appliquées de Moknine et Président de l’Association de l’Action Culturelle de ce même établissement.
Ce n’est pas la première fois que l’I.S.L.A. abrite une rencontre de cette envergure internationale ; et à chaque manifestation, le succès était au rendez-vous, plus que jamais retentissant. Comme à son habitude, l’Institut accueillit ses invités par une magnifique exposition artistique : il s’agissait d’ingénieuses et de très belles photos inspirées au jeune Imed Ben Salah par l’olivier, arbre millénaire et fédérateur de la majorité des pays Méditerranéens.
Ensuite, ce fut l’heure des retrouvailles entre les participants qui avec d’anciens collègues, qui avec de vieux camarades de faculté, ou même de lycée ; qui avec leurs propres professeurs ou leurs étudiants devenus eux-mêmes enseignants ; qui avec des amis étrangers, maghrébins et européens ; qui tout simplement avec les couloirs, les bureaux et les salles de l’Institut qu’ils ont longtemps fréquentés.
Les allocutions de bienvenue furent très brèves, simples et truffées d’humour, mais surtout débordantes d’émotions sincères. Quant aux conférences inaugurales des Professeurs Patrick Voisin et Samir Marzouki, elles nous plongèrent respectivement dans l’histoire de la Méditerranée antique et dans l’univers insolite et déconcertant du récit fantastique. Avec le Professeur Mansour Mhenni, l’assistance eut l’occasion de revisiter l’histoire de trois femmes qui ont marqué l’Antiquité tunisienne, et de démêler le vrai du faux dans leurs parcours respectifs : il s’agit dans l’ordre d’Elyssa, de Sophonisbe et de « la femme d’Asdrubal ».
Les interventions suivantes, réparties selon trois ateliers et étalées sur deux journées, portaient sur des sujets divers puisés dans la littérature, dans les arts et la culture, dans l’histoire et dans toutes sortes de réalités sociales et politiques relatives au présent et au passé du pourtour méditerranéen.
Il fut entre autres question de l’actualité brûlante en rapport avec le terrorisme intégriste, avec les flux mortels de l’immigration clandestine et avec les questions identitaires que se posent les immigrés (intégrés ou pas) sur le sol des pays qui les accueillent. Les débats et polémiques que les différentes interventions suscitèrent furent d’un grand intérêt, notamment pour le jeune public des étudiants, qui - il faut le reconnaître – prit rarement la parole pour réagir aux diverses réflexions exposées. Je me dois cependant de saluer l’esprit très coopératif de la plupart d’entre eux, que ce soit durant les séances de travail ou pendant les pauses du Colloque.
A noter que les flashes des appareils photographiques et des tablettes électroniques fusaient de toutes parts pour nous prendre dans toutes sortes de postures, dans les amphis, sur les tribunes, dans la cour au soleil, autour d’une table du restaurant et au fond des moelleux canapés de l’hôtel. Au final, le Colloque de l’I.S.L.A. de Moknine se constitua un bel et volumineux album sur cette énième occasion propice à la réunion des Méditerranéens autour des principales questions qui les préoccupent.
Vivement donc les prochaines rencontres de ce genre et de cette importance, l’avenir de la Méditerranée et de la « Méditerranéité » en dépend largement.
* Traduire par « notre mer », la Méditerranée.
**Le colloque s’est tenu les 22 et 23 avril 2015, à l’Institut Supérieur des Langues Appliquées de Moknine.
Par Badreddine BEN HENDA” - Source de l'article Tunivisions
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