Appel à communication : « Photographie et archéologie des sites antiques autour du bassin méditerranéen »

Date & lieu du colloque : 10-11 Décembre 2015, Quimper, Université de Bretagne Occidentale
Date limite : 15 juin 2015


Dès 1839, date de sa révélation au grand public, la photographie est appliquée à l’archéologie. 
Si, au départ, cet usage est limité à quelques passionnés, il se diversifie considérablement à partir des années 1850 à la faveur de techniques nouvelles qui donnent à l’image une précision sans équivalent.

Quels sont les sites qui sont l’objet de prises de vues entre 1850 et les débuts du XXe siècle ?

La production photographique revêt deux aspects principaux : d’une part, une pratique amateur qui va de la production de photographies par les touristes à la consommation des images sous la forme de planches isolées, de vues colorisées, de cartes postales… D’autre part, l’usage par les scientifiques d’une nouvelle technique venant compléter les dessins, la gravure et les moulages, les architectes et les archéologues. Y a-t-il une esthétique développée dans la production photographique sur les sites antiques ? Quelle est la dimension picturale et artistique de ces premières photographies ? Visent-elles une description « méticuleuse » du site, l’exactitude prétendument scientifique, en concurrençant les gravures, dessins et aquarelles ?

L’étude d’un corpus consacré à ce sujet sera l’occasion de mettre en série différentes productions faisant apparaître la diversité des approches et des usages, en posant la question essentielle du côté novateur de la photographie par rapport au dessin et à la peinture préexistants. Il faut tenter de déterminer quelle fonction acquiert la photographie. Le but n’est pas toujours, à cette époque, le témoignage archéologique, loin s’en faut. Il s’agit pourtant d’étudier dans quelle mesure les clichés montrent une mission au travail, avec des détails sur les méthodes de fouilles mais aussi d’éventuelles poses conventionnelles.

Quelle est la différence entre les photos des voyageurs (touristes) et celles des archéologues ou architectes ? Les choix sont-ils les mêmes ? Est-ce le souci de montrer le détail, la multiplication des vues et des angles ? La recherche de précision ? Veut-on donner illusion de plonger dans la fouille, attirer le spectateur et donner l’illusion de partager une découverte prise « sur le vif »?

Le corpus des albums photographiques étant considérable et d’origines très variées, un premier thème doit porter sur les choix des sujets, des lieux (Orient, Egypte, Italie, Grèce, Palestine, Constantinople, etc.).

Le choix du sujet photographié parait déterminant : on peut examiner la photographie panoramique d’un site, la vue stéréoscopique, mais aussi l’étude détaillée d’un monument ou d’un objet, voire un détail architectural. Or l’identité, la profession et le but du photographe entrent pour une large part dans le choix opéré.
Il faut ensuite interroger le mode opératoire (quel angle, quel détail), en les soumettant à un questionnaire varié, s’intéressant à l’utilisation de ces photographies, à leur esthétique, et à leur contribution à l’analyse architecturale des sites :

— les albums de voyage familiaux avec des photos éclectiques, si possible accompagnés de notes ou de carnets de voyages, permettant de reconstituer le parcours suivi ;

— les albums des grands éditeurs, voués à la vente au grand public, dans une démarche touristique ;

— les collections de photos acquises par les professeurs des universités, qui peuvent être interrogées pour étudier la construction du savoir universitaire fondée sur ces clichés.

Le choix du point de vue et de l’angle en fonction du sujet photographié, l’éclairage, les contrastes qui vont suggérer les volumes et les perspectives particulières, nécessaires à la bonne présentation du sujet, sont décisifs pour déterminer la part de subjectivité du photographe à l’égard du monument antique. La polyfocalité sera étudiée.

Enfin, certaines de ces photos nous sont aujourd’hui précieuses en tant que témoignages d’un état archéologique daté d’un patrimoine qui, dans certains cas, s’altère irrémédiablement. L’étude de la valeur patrimoniale de ces photos sera un des axes du colloque.

Modalités de soumission
Les propositions de communication (en français ou en anglais) d’un maximum de 500 mots, accompagnées d’un titre, d’une adresse électronique et d’un bref curriculum vitae de l’auteur, doivent être envoyées à D. Acolat avant le 15 juin 2015. Les communications seront de 25 mn. L’acceptation des propositions sera notifiée avant le 15 juillet 2015.

Contacts

Comité scientifique
Delphine Acolat, MCF Histoire antique et histoire de l’art antique, UBO, EA 1161 Centre François Viète
Vivien Barrière, MCF d’archéologie, Université de Cergy Pontoise, Laboratoire IRAA (Institut de recherche sur l’architecture antique, USR 3155)
Maria-Luisa Bonsangue-Charon, MCF Histoire antique, Université de Picardie, EA 4284 TRAME
Grégory Chambon, MCF HDR Histoire de l’Orient ancien, UBO, EA 1161 Centre François Viète
Hélène Dessales, MCF en archéologie antique, 21e section, ENS Ulm, laboratoire Archéologie et philologie d’Orient et d’Occident (AOROC, UMR 8546)
Cristina Gandini, MCF Archéologie, UBO, EA 4451 / UMS 3554 CRBC
Valérie Huet, Professeur Histoire romaine, UBO, EA 4451 / UMS 3554 CRBC
Yvan Maligorne, MCF Histoire antique, UBO, EA 4451 / UMS 3554 CRBC
Florent Miane, MCF Art contemporain, UBO, EA 4451 / UMS 3554 CRBC
Laboratoires
Centre François Viète EA 1161
Centre de recherche bretonne et celtique EA4451

Par Denis Dubois - Source de l'article Blog Apahau

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