En Algérie, deux clusters-pilotes on été sélectionnés par le comité national de pilotage : le premier est celui de la dinanderie à Constantine, le deuxième un cluster de bijouterie à Batna.
Après les clusters des filières dattes et boissons, celui de l’artisanat est en passe de devenir une réalité économique, particulièrement pour la dinanderie à Constantine, une région qui regorge d’artisans émérites. C’est un tournant décisif dans ce secteur qui peine à redresser la barre en raison de problèmes multiples, dont celui de l’approvisionnement en matière première, le cuivre évoluant au gré des marchés internationaux.
Le cluster, ou pôle de compétitivité, est un ensemble de décideurs qui créent et entretiennent un système relationnel leur permettant d’augmenter leurs opportunités d’affaires et de croissance. C’est une stratégie intéressante lorsqu’un ensemble de sociétés est plus efficace qu’une activité consolidée dans une seule entreprise. «Les PME qui fonctionnent isolément ont du mal à se développer et à conquérir des parts de marché dans le contexte actuel. Quand elles se regroupent pour des intérêts communs, elles ont plus de capacités à se développer, à produire des plus-values en productivité, à améliorer leur compétitivité et à trouver tous les appuis nécessaires», a déclaré, depuis Oran, le directeur général de la PME au ministère de l’Industrie et des Mines, en marge du Salon international agroalimentaire (SIAG-2015).
Et c’est cette dynamique qui fait actuellement défaut à la corporation des dinandiers de la ville du Rocher pour booster une activité en déclin. La vapeur a de fortes chances de s’inverser puisqu’il est question, depuis peu, d’un partenariat pour l’export, entamé par les dinandiers de Constantine dans le cadre du projet de développement des clusters dans les Industries culturelles et créatives (ICC), mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi).
Le projet «Développement de clusters dans les Industries culturelles et créatives dans le sud de la Méditerranée» cherche à démontrer que le cluster dans ce genre d’industrie «peut devenir une source de développement et de croissance socioéconomique par l’encouragement simultané de la créativité, de l’innovation et de la sauvegarde du patrimoine culturel algérien», peut-on lire sur le communiqué de presse adressé à El Watan par l’agence locale de l’Onudi.
Deux Clusters-pilotes
Depuis le lancement du projet, en février 2014, une équipe d´experts de l’Onudi a interviewé plus de 500 personnes dans les sept pays participants, à savoir l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Palestine et la Tunisie, afin d’établir une cartographie des industries culturelles et créatives et identifier plus de 140 clusters et 70 autres regroupements d’entreprises.
En Algérie, deux clusters-pilotes ont été sélectionnés par le comité national de pilotage : le premier est un cluster de dinanderie à Constantine, le deuxième un cluster de bijouterie à Batna (région des Aurès). «Le travail consiste à apporter à ces clusters-pilotes un soutien technique dans la coopération entrepreneuriale et l’amélioration du produit. Aussi, le projet met l’accent sur la mise en réseau, la collaboration internationale et les activités relatives à l’accès aux marchés.»
L’une des actions du cluster-pilote dinanderie de Constantine porte sur l’internationalisation. Et c’est dans cette perspective qu’un acheteur potentiel américain, Ryan Grambart, président de la société World Coppersmith Company, a été reçu à Constantine la semaine dernière. Outre des entretiens, il a visité des entreprises de production traditionnelle de cuivre. «Il s’agit d’une première visite qui a pour but d’établir un partenariat commercial, mais aussi d’encourager la création d’une structure export (consortium export) au sein du cluster, qui pourra travailler avec la société de M. Grambart et d’autres sociétés internationales, afin de développer les exports du cluster», est-il soutenu.
Le partenaire d’affaires américain, spécialisé dans la commercialisation de ce genre de produits aux Etats-Unis et au Mexique, a manifestement apprécié la présentation d’échantillons de produits travaillés à la main. Il a fait part de son souhait d’installer une structure collégiale regroupant l’ensemble des dinandiers concernés, aux fins «de faciliter les démarches, gagner du temps et simplifier les contacts pour l’exportation de leurs produits». Un cap a donc été franchi.
Par Naïma Djekhar - Source de l'article El Watan
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