Les cités méditerranéennes sont en constante évolution. La ville de demain devra s'adapter aux évolutions de la société, se concentrer sur les besoins des citoyens et respecter l'environnement.
Autant de sujets discutés à la session d'introduction de la Semaine Economique de la Méditerranée, organisée par l’OCEMO et l’EPA Euroméditerranée, qui a traité de « L'évolution des villes en Méditerranée, villes rêvées, villes vécues ». L’occasion de réunir des experts venus de différents secteurs - sociologues, architectes, opérateurs, collectivités, grands bailleurs de fonds - qui ont tous un rôle à jouer dans cette ville de demain.
Pour Philippe de Fontaine Vive, co-président de l'OCEMO, les villes de Méditerranée doivent permettre « d'essayer de mieux vivre ensemble, avec la coopération de tous, dans le respect de l'environnement mais également en adéquation avec les évolutions de la société. » Les nouvelles technologies sont au cœur de ces évolutions. Les villes se veulent désormais « smart », connectées. Selon Carlos Moreno, scientifique spécialiste de la Human Smart city – ville intelligente humaine – « l'intelligence ne doit pas s'entendre du point de vue de la technologie. Il faut l'envisager comme un moyen de faire des villes, des lieux de vie et de partage.» Le numérique représente une source d'inégalité et de fracture sociale. Pour cette raison, les villes doivent privilégier les services avant les infrastructures. Pour cela, trois leviers apparaissent nécessaires : l'innovation technologique, l'intelligence urbaine et l'inclusion sociale.
Des leviers bien intégrés par le projet présenté par Elisabeth Viola de la Caisse des Dépôts « The Camp ». Un espace d’expérimentation au service de la ville de demain et de ses futurs créateurs.
Le citoyen au cœur de la ville de demain
« Il faut travailler dans des écosystèmes ouverts et transversaux » explique Carmen Santana, architecte urbaniste. « La concertation des habitants est essentielle avant toute création. Quelles que soient les villes, méditerranéenne ou pas, il est nécessaire d'organiser des forums, de relier les populations. Relier les citoyens, une notion qui peut s'entendre d'un point de vue géographique ou d'un point de vue décisionnaire ».
Pour la start-up UFO – Urban Fabric Organisation – il est essentiel de recueillir directement auprès des citoyens, leurs besoins, leurs envies. Maud Beau, urbaniste et sociologue, également directrice de cette start-up, estime que « les outils numériques permettent de revisiter les métiers. Aujourd'hui, il devient possible de faire intervenir la société civile en amont d'un projet urbain, avant qu'il soit décidé et dessiné ». Le principe est simple, grâce à l'application développée par UFO, tout citoyen peut aisément et visuellement transformer son quartier en fonction de ses besoins et envies, puis faire parvenir ses résultats à la start-up.
La notion de réunion des populations trouve une application concrète dans la vallée du Bouregreg au Maroc. Nadir Yacoubi, directeur délégué en charge de l'ingénierie financière et des partenariats de l'Agence pour l'Aménagement de la Vallée, explique que l'une des ambitions urbaines de ce projet vise à « assurer un rééquilibrage urbain entre la rive droite et gauche du fleuve, de réussir à relier ces deux agglomérations ». Autant de travaux qui s'accompagnent d'études pour respecter au mieux l'environnement.
La préservation de l'environnement, une nécessité
Pour Julien Le Tellier, géographe du Plan Bleu « les villes méditerranéennes du sud sont plus vulnérables : elles émettent moins de gaz à effet de serre mais sont les plus impactées. » Selon lui, la solution au changement climatique ne peut être dissociée d'une lutte contre les modes de consommation et de production.
Rachid Sidi Boumedine vient en appui de cette constatation en déclarant, « il n’y a pas que les grands décideurs qui ont une implication dans l’environnement, mais aussi ceux qui y vivent. »
La préoccupation écologique est au cœur des projets actuels. Taoufik Souami rappelle que le Maghreb a une réelle volonté de lutte pour la démocratie et la sauvegarde de l’écologie. Le gouvernement algérien a, par exemple, cessé d’incinérer ses déchets dans une volonté éco-responsable.
Pour Franck Geiling, Directeur de l'Architecture, de l'Urbanisme et du Développement Durable à l'Etablissement Public d'Aménagement Euroméditerranéen, « la ville méditerranéenne doit être durable, plus équitable, intégrer les spécificités de ce type de ville tout en s'adaptant aux obligations de performance et de lutte contre le réchauffement climatique. »
Carmen Santana rappelle que « pour cela, les bâtiments construits doivent tenir compte de l'évolution constante et rapide des sociétés, de l'environnement et pouvoir être réutilisés pour d'autres fonctions sans que cela nécessite des travaux trop importants ».
Pour conclure cette session, les experts de l’AFD, la BEI, la CDC, la GIZ et l’UPM ont apporté leurs regards d’institutions nationales et internationales sur les défis des villes méditerranéennes d’aujourd’hui, en présentant des projets qu’ils ont accompagnés.
English : OCEMO newsletter N°12
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Source de l'article l'OCEMO
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