Les collectivités territoriales partenaires de la 10e édition de la Semaine économique de la Méditerranée, qui vient d'avoir lieu à Marseille sur le thème du numérique, se sont engagées au cours de celle-ci à ce qu'elle perdure, mais Villa Méditerranée, pas sûr…
Pas facile de résumer en quelques lignes ou tweets, trois jours de débats intensifs sur « Le numérique pour une Méditerranée connectée », thème de la 10e édition de la Semaine économique de la Méditerranée qui, du 2 au 4 novembre, a eu lieu à Marseille et, comme il se doit, à la villa éponyme. Et si à cette occasion, les représentants des différentes collectivités territoriales partenaires de cette grand-messe économique méditerranéenne annuelle se sont engagés à ce que celle-ci perdure à l’avenir, son organisateur habituel depuis plusieurs années, l’Ocemo (Office de coopération économique pour la Méditerranée et l’Orient), ayant annoncé d’emblée qu’il passait la main financièrement, l’avenir de ce rendez-vous, en revanche, ne s’inscrit pas forcément à la Villa Méditerranée. La région, qui en est propriétaire, envisage en effet de se séparer éventuellement de l’emblématique bâtiment en porte-à-faux voisin du Mucem.
Son devenir sera toutefois fixé avant la fin de l’année, a d’ailleurs promis, interrogé à ce sujet, le conseiller régional Daniel Sperling lors de la conférence de presse d’introduction à l’événement.
En attendant, comme souvent dans ce genre de forum qui se tient à cet endroit, les échanges (20 pays représentés) ont été fructueux et les interventions (300 invités) de haut vol. On a ainsi pu y croiser aussi bien un commissaire européen, Johannes Hahn, en charge de la politique européenne de voisinage et des négociations de l’élargissement, un navigateur au long cours, Marc Thiercelin, ou encore le tout nouveau maire de Tripoli, au Liban, Ahmad Kamareddine, pour ne citer qu’eux. Le thème retenu a été en effet décliné sous trois angles : le numérique en tant que secteur et outil du développement économique bien sûr, mais aussi réponse aux défis sociaux actuels et, pour la première fois, en élargissant également la problématique à l’Afrique subsaharienne dont les représentants de différents pays avaient été eux aussi conviés. Il a été de la sorte aussi bien question, par exemple, de la révolution numérique dans les pays du Maghreb que des villes méditerranéennes intelligentes, low tech et durables, qui sont en train de se dessiner et que l’on imagine de part et d’autre du pourtour.
Coopération euro-méditerranéenne
D’une salle à l’autre, de l’amphi à l’agora, de la loggia au belvédère, les retours d’expérience pointus ont alterné avec les témoignages avisés. Dans l’une, on pouvait se pencher, autres exemples, sur l’impact du numérique sur le tourisme, et dans une autre, aborder des problèmes très différents comme l’agriculture urbaine ou encore l’aménagement écoresponsable d’une vallée marocaine entre Rabat et Salé. Venus des deux rives, entrepreneurs, investisseurs, acteurs du numérique, représentants officiels, ministres, mais pas que, se sont ainsi succédé à la tribune et dans les tables rondes tout au long du sommet. Et à voir comment les ambassadeurs de l’autre rive de la Mare nostrum semblent avoir dorénavant trouvé leurs marques dans ce haut lieu des rassemblements studieux de la coopération euro-méditerranéenne, on serait enclin à regretter qu’il faille peut-être pour eux prochainement changer d’adresse.
Pour autant, dans les entrailles de la villa, le business comme son financement, sont restés au centre des propos avec la tenue en particulier lors du troisième et dernier jour, le 4 novembre, des 3es Rencontres euro-méditerranéennes du crowdfunding. A l’honneur également, last but not least, en la circonstance, la position de la cité phocéenne, « coffre-fort numérique du monde et hub des autoroutes sous-marines de l’information » comme beaucoup se sont plu à le rappeler. Dans le même temps, les startupers de Beyrouth au Liban ont pu, tout au long du forum marseillais, rester connectés en direct live, via un incubateur, avec leurs homologues startupers d’Aix-en-Provence. Malgré le manque de solidarité dénoncé dans d’autres domaines, et en particulier dans le contexte de la crise migratoire actuelle, la Méditerranée connectée s’impose plus que jamais comme une réalité.
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