Les patronats du Maghreb ont signé ce matin à Marrakech, une déclaration sur le climat, dans le cadre de l’Union Maghrébine des Employeurs, en marge de la Cop22.
Créée le 17 février 2007 à Marrakech, l’Union maghrébine des employeurs (UME) a profité, ce matin, de la tenue de la COP22, pour renouveler son plaidoyer auprès des États pour l’intégration régionale des marchés marocain, algérien, tunisien, mauritanien et libyen. Soutenus financièrement par Danish Industrie, le patronat danois, les représentants de chaque patronat national ont signé, mercredi 16 novembre, une "Déclaration maghrébine sur le climat".
Les patronats n’ont pris aucun engagement de réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur privé maghrébin, ou d’adaptation. Par contre, ils prévoient d’accompagner les entreprises qui voudront réaliser leur bilan carbone.
"Demain, il est certain que des référentiels vont être fixés, et ceux qui ne les respecteront pas vont s’exclure d’eux-mêmes du marché", veut croire Zakiya Sekkat, présidente du Comité de suivi de l’Union maghrébine des employeurs.
Pour le reste, les organisations patronales se limiteront à faire l’information et la sensibilisation auprès des entreprises sur les transferts de technologies, l’accès aux financements verts…
Elles prévoient ainsi la mise en place d’un comité climat au sein de l’UME et la réalisation d’un salon maghrébin annuel de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.
"Il faut avoir conscience que tous les pays du Maghreb font face aux mêmes défis, conséquences des changements climatiques. 85% de leur territoire est touché par les changements climatiques", a insisté Zakiya Sekkat.
La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) et l'Union nationale du patronat mauritanien (UNPM) souhaitent également la création d’un fonds pour le climat par la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE). Cette banque dont les États du Maghreb parlent depuis les années 90 a enfin vu le jour en décembre 2015. Dotée d’un capital initial de 150 millions de dollars, elle n’a encore annoncé le financement d’aucun projet.
La Déclaration maghrébine sur le climat se concentre donc sur une série de vœux qui ne sont que la déclinaison "écologique" de leurs habituels appels à l’intégration économique des marchés maghrébins : formation d’une zone maghrébine de libre-échange, renforcement de l’intégration industrielle et énergétique, développement de l’interconnexion électrique du Maghreb à l’Europe et l’Afrique.
Adressés aux États, ces vœux auront bien peu de chances d’aboutir dans l’état actuel des relations entre le Maroc et l’Algérie. Cependant, entre le Maroc et la Mauritanie, l’interconnexion électrique est au programme de l’Office national de l’électricité marocain.
Julie Chaudier à Marrakech - Source de l'article l'Usine Nouvelle
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