La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord dont particulièrement la Tunisie, qui subit déjà les conséquences du changement climatique, sera particulièrement touchée par la hausse régulière des températures.
Conscients de leurs fragilités, les pays de la région ont commencé à agir pour affronter cette situation, mais les défis sont colossaux.
Le Groupe de la Banque mondiale vient de lancer un nouveau plan en faveur de la région, qui augmentera la part du financement dédié à l’action climatique, renforcera l’aide à l’adaptation et mettra l’accent sur la protection des plus pauvres, qui sont les plus exposés aux impacts du changement climatique.
Actuellement, un habitant de la région a accès à moins de 1 000 m3 de ressources hydriques renouvelables, contre 4 300 m3 dans les pays de l’Asie de l’Est et du Pacifique et 9 000 m3 aux États-Unis. Des demandes concurrentes — agriculture, démographie et urbanisation rapide — exercent des pressions incroyables sur les ressources hydriques de la région, qui n’en a guère.
Le changement climatique ne fera qu’aggraver la situation. La raréfaction des précipitations et l’allongement des périodes de sécheresse feront que la région aura de plus en plus de mal à satisfaire les plus élémentaires besoins en eau.
« Le changement climatique et l’effet de serre ainsi que la hausse du niveau de la mer peuvent porter préjudice à notre économie sachant que la côte tunisienne s’étend sur plus de 1000 km, a indiqué le ministre tunisien de l’Environnement. Ainsi la politique environnementale de la Tunisie se base sur la réduction des émissions à effet de serre pour une meilleure résilience au changement climatique, a-t-il affirmé, lors de sa participation à la COP 22, à Marrakech où des financements extérieurs ont été promis pour des projets permettant la réduction des émissions de carbone en Tunisie.
Le Plan d’action climatique pour la région MENA élaboré par la Banque mondiale devrait pratiquement doubler la part des financements dédiés à la lutte contre le changement climatique au cours des quatre prochaines années, pour la porter à quelque 1,5 milliard de dollars par an d’ici 2020. Le plan s’articule autour de quatre axes : sécurité alimentaire et hydrique ; adaptation durable des villes à la nouvelle donne climatique ; transition vers des énergies décarbonées ; et protection des plus pauvres, les plus exposés aux conséquences du changement climatique.
Le Plan repose sur un ensemble de cinq engagements qui exploitent les atouts de la Banque en matière de financement climatique, son expérience internationale et sa capacité à tisser des partenariats. Les deux premiers engagements, complémentaires, induisent un déplacement des moyens en faveur de l’action climatique puisqu’il s’agit de pratiquement doubler le soutien à l’adaptation à cette nouvelle donne environnementale. Le but, entre autres, est d’appuyer la protection sociale des plus vulnérables, de mieux planifier les villes et anticiper les risques pour protéger les personnes et les biens en cas d’événement climatique extrême mais également de gérer de manière optimale les ressources naturelles et, en particulier, les écosystèmes vulnérables.
Parmi les engagements pris par la Banque mondiale, l’appui aux réformes qui poseront les jalons d’un avenir vert, à l’instar de la suppression des coûteuses subventions aux combustibles fossiles qui favorisent les gaspillages d’énergie ou de la création de réglementations adaptées pour inciter les investisseurs privés à faire le pari des énergies renouvelables. Deux autres engagements portent respectivement sur le financement de la transition vers une économie décarbonée, en s’appuyant sur les programmes de la Banque mondiale pour attirer des investisseurs privés et sur ses garanties pour atténuer les risques, et sur la construction de partenariats régionaux dans le but d’inventer des solutions communes face à des défis communs que sont par exemple la pénurie d’eau ou l’accès à l’énergie.
Source de l'article Africanmanager
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