La Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT) et l’Institut Afrique RSE, avec le soutien des partenaires privés et institutionnels, ont organisé le 21 et 22 novembre 2012 à Tunis, Tunisie la deuxième édition du forum international sur le thème « Afrique Responsable, les pionniers de la RSE et de la croissance verte inclusive ».
Retour sur les conclusions de cet évènement
Sur la base des recommandations de la manifestation de Douala, deux jours de formation sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le contexte africain ont été organisés le 19 et 20 novembre 2012.
A l’issue des travaux de cette deuxième édition du forum, les participants déclarent ce qui suit:
1 : Les organisations d’employeurs, syndicats, collectivités territoriales, société civile, universités, organisations de coopération, agences de développement ont pris acte que la RSE est en construction dans le monde entier et que l’Afrique aura à apporter toute sa contribution avec ses enjeux et ses valeurs propres dont l’intégration dans les territoires et les communautés est apparue comme un impératif du développement économique du continent.
2 : Les acteurs africains ont profondément conscience des risques qu’un développement économique, très fort et très attendu, ne pourrait se réaliser sans une politique de Responsabilité Sociétale très forte de la part des organisations. Leur réussite en Afrique passe par la considération, des autorités, des populations et de l’opinion grâce à leurs initiatives sociétalement responsables.
3 : Il est clair que les acteurs publics ont des défis immenses et spécifiques et que la RSE n’est pas encore intégrée dans leurs politiques publiques. Il y a une attente très forte pour qu’ils jouent le rôle d’incitation au sens où ils favorisent une co-construction entre entreprises, société civile, collectivités territoriales et Gouvernements.
4 : Pour la première fois dans un forum international sur la RSE, les organisateurs ont consacré une table ronde à l’économie informelle qui joue un rôle important dans l’économie africaine notamment au niveau de la valorisation des ressources naturelles et des services à la communauté. Néanmoins, ce fonctionnement informel prive les entrepreneurs des facilités et des avantages dont bénéficie l’économie formelle.
5 : Considérant qu’il y a une réelle imbrication des deux économies formelle et informelle dans un rapport gagnant – gagnant, il importe que dans leur modèle RSE, les entreprises de l’économie formelle prennent en considération la nécessité d’aider les unités informelles au développement de leurs activités de manière à dégager davantage de valeur ajoutée et une répartition plus équitable des revenus dégagés.
6 : Le passage nécessaire d’une économie informelle à une économie davantage structurée qui prend en compte les enjeux de solidarité et d’intérêt public peut être facilité par une RSE qui accordera une très grande attention aux filières de métiers en amont et aval.
7 : L’approche RSE dans le monde étant à ses débuts, la construction d’une vision de la responsabilité économique, sociale et environnementale des entreprises en Afrique sera d’autant inclusive qu’elle tient compte à la fois des spécificités des territoires, du contexte, de la législation nationale, des référentiels internationaux ainsi que de la jurisprudence en la matière.
8 : La co-construction d’une démarche RSE pérenne nécessite innovation et investissement dans l’économie verte qui constitue l’un des leviers essentiels favorables à la mutation de l’économie, l’industrialisation de l’Afrique et l’aménagement durable de ses territoires.
9 : Les participants réunis au forum de Tunis, ont identifié trois pistes à adopter si l’on veut diffuser et renforcer l’engagement envers une RSE inclusive :
- Le partage d’expériences au niveau panafricain dont la création de Kilimandjaro, réseau d’acteurs africains de la RSE et du Développement Durable, constitue un exemple
- L’investissement indispensable dans la formation et le renforcement des capacités en appui sur les divers réseaux
- La participation des acteurs africains aux instances internationales de la RSE et du Développement Durable pour y apporter leur vision des enjeux et des valeurs africaines
10 : Considérant que certaines multinationales sont davantage avancées dans les efforts de mise en œuvre de la RSE, il est nécessaire qu’elles s’engagent aujourd’hui dans l’appui et l’accompagnement des PME pour qu’elles puissent progressivement œuvrer en faveur d’un développement durable.
11 : L’engagement de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT) envers la RSE et la participation active d’autres organisations patronales et entreprises au forum confirment que le secteur privé peut jouer un rôle de locomotive exemplaire dans le dialogue, l’incitation et la recommandation pour diffuser les stratégies RSE en Afrique.
12 : Il a été relevé lors du forum de Tunis qu’une large diffusion de la RSE nécessite une coopération soutenue entre l’Etat, les institutions du secteur public, les organisations du secteur privé et la société civile.
13 : L’Institut Afrique RSE poursuivra au cours d’un troisième forum, ce travail de mobilisation des parties prenantes pour la co-construction d’une Responsabilité Sociétale des Entreprises à l’africaine.
Source de l'article Greenvert
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