Les participants à la conférence-débat
sur le thème «L'Union européenne peut-elle servir d'exemple à l'intégration du
Maghreb?», qui a eu lieu lundi à l'Ecole nationale supérieure du journalisme et
des sciences de l'information, ont estimé que l'Union du Maghreb arabe (UMA)
peut s'inspirer du modèle de l'Union européenne (UE) pour bâtir son système
économique et réussir l'union des pays nord-africains.
Les
quatre ambassadeurs européens qui ont pris part à cette conférence, ont évoqué
la construction européenne en établissant un parallèle avec l’Union du Maghreb
arabe. Invités à dire dans quelle mesure l’expérience réussie des uns pouvait
servir aux autres, les quatre diplomâtes ont laissé entendre que, oui,
l’intégration maghrébine est possible, elle paraît même aisée et moins
difficile que celle de l’Europe. «Mais les pays maghrébins remplissent si peu
de conditions nécessaires pour aller à l’intégration que la tâche paraît pour
le moment illusoire ».
L’ambassadeur
de l’Union européenne, Marek Skolil, a abordé un préalable central. «Sans
volonté politique, l’intégration ne peut pas se faire», a-t-il dit, au
cours de cette conférence organisée à
l’occasion de la remise du prix Nobel de la paix à l’Union européenne.
Gabriel
Busquets, ambassadeur d’Espagne, a estimé quant à lui, que «les défis de
transformation de l’Etat et de la société sont très grands dans les pays du
Maghreb». Aller à l’intégration exige «un accord entre élites politiques et
citoyens», a-t-il dit, ajoutant que les pays du Maghreb doivent d’abord
clarifier leurs positions. Il considère dans le même ordre d’idées que
l’intégration est une affaire des pays concernés qui doivent définir quelle
interprétation donner à cette démarche. Il a également rappelé que le processus
d’intégration se fait dans le respect des lois de chaque pays. Pour lui
«l’intégration ne se fait pas sur la même base, mais il faut un minimum de
valeurs». Aussi, «plus on veut aller loin dans l’intégration, plus il faut
partager de valeurs», a-t-il affirmé, ajoutant que «l’Union européenne n’est
pas un modèle, mais une référence ».
L’ambassadeur
de Belgique, M. Frederic Meurice, a de son côté insisté sur les valeurs qui ont
fondé l’Europe. «L’Union européenne est basée sur des valeurs communes, parmi
lesquelles le respect des droits civils et politiques, l’égalité devant la
loi», rappelant à cet égard que, il y a cinquante ans, l’Europe faisait tout a
fait le contraire de ce qu’elle prône aujourd’hui. Pour lui, l’intégration
régionale n’est pas possible sans la participation des citoyens à la vie
politique.
Les
ambassadeurs européens ont longuement énuméré des conditions qui ne sont
visiblement pas réunies par les pays maghrébins, soulignant notamment qu’il y a
beaucoup moins de contentieux entre les pays maghrébins qu’entre certains pays
d’Europe tels que la France
et l’Allemagne, ou encore l’Allemagne et la Pologne.
L’ambassadeur
de Pologne, Michal Radliki, a rappelé que la construction européenne a réussi a
réconcilier l’Allemagne et la
France. Le diplomate polonais qui s’est montré enthousiaste
envers l’idée d’intégration, a déclaré que si l’Allemagne et la Pologne ont réussi à se
réconcilier, «ceci est possible partout dans le monde».
Par
Salima Ettouahria – Source de l’article Elmoudjahid
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