En raison de la détérioration des
relations politiques entre Alger et Paris sous la présidence de Nicolas Sarkozy
et des conditions légales restrictives pour les investisseurs internationaux,
les entreprises françaises ont délaissé l'Algérie ces dernières années.
L'Algérie
n'est plus présente dans la stratégie internationale des entreprises
françaises. Depuis la loi de finances complémentaire de 2009 qui a durci les
conditions d'investissement étranger, les entreprises tricolores boudent le
pays. Dans le BTP, les appels lancés récemment par le gouvernement algérien aux
entreprises européennes pour réaliser des logements dans le pays n'ont eu aucun
écho auprès des groupes français.
Un
pays qui traite mal les investisseurs étrangers
Officiellement,
les Français ne sont pas compétitifs dans le logement face aux Chinois et aux
Turcs, mais en réalité, ce manque d'intérêt traduit leur méfiance à l'égard de
l'Algérie, perçue comme un pays qui traite mal les investisseurs étrangers :
difficultés de transférer les dividendes, délais de paiement trop longs...Ainsi
dans le secteur de la pharmacie, où l'Algérie tente d'attirer des investisseurs
étrangers, seul Sanofi projette d'investir dans une nouvelle usine près
d'Alger.
«
L'Algérie a disparu des radars des entreprises françaises. Il faut travailler
pour améliorer l'image du pays auprès des investisseurs étrangers d'une façon
générale et les inciter à regarder à nouveau vers le marché algérien »,
explique un responsable de la filiale algérienne d'une banque française. En réalité,
depuis trois ans, l'Algérie multiplie les obstacles à l'implantation
d'entreprises étrangères sur son territoire. La règle 49/51, qui oblige des
intérêts nationaux à prendre la majorité au capital des projets
d'investissements impliquant des étrangers, illustre ce durcissement.
Le problème de la règle 49/51
Echaudés
par l'affaire du cimentier égyptien Orascom, qui a vendu ses entreprises
algériennes à Lafarge sans demander l'accord des autorités locales, les
Algériens ont alors décidé de réviser radicalement les règles du jeu
économique. Officiellement, les responsables politiques et les patrons français
qui viennent ne contestent pas cette règle, mais en privé, ils la considèrent
comme un frein à l'implantation de PME. « La règle 49/51 peut être valable
uniquement pour les secteurs stratégiques comme l'énergie, l'électricité ou
l'eau, mais elle n'est pas adaptée à toutes les activités », estime Slim
Otmani, président de NCA (Nouvelles conserveries algériennes, jus de fruits).
Elle permet au gouvernement algérien d'imposer les entreprises publiques dans
des partenariats avec des groupes français, et d'exclure le privé local,
indésirable.
Conséquence,
les PME françaises, qui ne peuvent pas conclure d'accord avec de grands groupes
publics, se retrouvent hors jeu. Au durcissement des conditions
d'investissement étranger s'est greffée la détérioration des relations
politiques entre les deux pays à la fin des années 2000 sous la présidence de
Nicolas Sarkozy, qui a eu des conséquences négatives sur la présence économique
française en Algérie.
Par
Hamid Guemache - Source de l’article La Tribune
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire