Plénière
de l'ARLEM: coopération régionale et démocratie locale essentielles pour la
réussite du processus de transition en Méditerranée
Pour
assurer le succès de la période de transition que vit actuellement le sud de la
Méditerranée, il est essentiel de stimuler la coopération régionale, de
consolider la décentralisation et de renforcer les capacités institutionnelles.
Ces priorités guideront les efforts de l'Assemblée régionale et locale
euro-méditerranéenne (ARLEM) pour faciliter les processus de réforme dans la
région. Tel est l'engagement pris par les responsables politiques locaux et
régionaux soutenus l'Union pour la Méditerranée (UpM), la Banque européenne
d'investissement (BEI) et la Commission européenne, qui se sont réunis le 18
février à Bruxelles pour la 4e session plénière de l'ARLEM.
Deux
ans après le "printemps arabe", l'ARLEM poursuit son engagement en
faveur de la transition démocratique chez ses partenaires méditerranéens. Ramón
Luis Valcárcel Siso, président du Comité des régions et coprésident de l'ARLEM,
a souligné lors de l'ouverture de la plénière que "la promotion de la
démocratie à l'échelon local et régional garantira la continuité des réformes
permettant de stimuler le développement territorial et social. Je pense que la
décentralisation et la gouvernance à plusieurs niveaux sont également des
moyens pour éviter de nouvelles crises dans la région méditerranéenne".
Youssef
Ali Abd El-Rahman, gouverneur de Gizeh (Égypte) et coprésident de l'ARLEM, a
insisté sur l'approche pragmatique qui doit guider le travail de l'ARLEM:
"L'ARLEM doit être un mécanisme de soutien pour aider les villes et les
régions à développer des politiques durables dans des secteurs qui présentent
un haut potentiel, comme la gestion de l'eau, les énergies renouvelables, le
développement urbain, le tourisme vert et les formations techniques. Il importe
d'encourager un accès plus facile aux financements en faveur de ces politiques.
Nous considérons également le renforcement des capacités institutionnelles
comme un élément crucial et nous voulons lancer des actions concrètes dans ce
sens.
S'adressant
également aux membres de l'ARLEM, Kristalina Georgieva, la commissaire
européenne chargée de la coopération internationale, de l'aide humanitaire et
de la réaction aux crises, a mis en exergue la responsabilité essentielle des
collectivités territoriales en tant que "facteurs de changement" durant
la phase de transition dans le sud de la Méditerranée, en soulignant que les
villes et les régions remplissent le triple rôle "d'amortisseurs, de
stabilisateurs et d'amplificateurs de la voix du peuple".
Depuis
sa création, l'ARLEM a participé au renforcement de la dimension territoriale
de l'Union pour la Méditerranée. À ce sujet, Fathallah Sijilmassi,
secrétaire-général de l'UpM, qui a signé une lettre d'intention avec l'ARLEM, a
mis l'accent sur les conséquences négatives qui découlent de l'absence d'un modèle
de coopération régionale: "La Méditerranée est la région la plus
faiblement intégrée du monde. L'absence de progrès qui résulte de cette
situation montre clairement qu'il est temps pour la Méditerranée de s'engager
dans la coopération régionale." M. Sijilmassi a tenu à insister sur le
fait que l'emploi est au cœur des priorités de l'Union pour la Méditerranée, en
soulignant l'urgente nécessité de soutenir des initiatives pour créer des
"emplois productifs et de qualité" dans les pays méditerranéens.
Les
objectifs de l'ARLEM pour 2013 ont été approuvés par l'assemblée plénière en
adoptant le rapport sur la dimension territoriale de l'Union pour la
Méditerranée, qui est centré sur trois priorités: la consolidation de la
décentralisation et de la régionalisation; les actions visant à s'assurer que
les priorités de l'UpM tiennent compte de la dimension territoriale; la
contribution au développement d'une stratégie macrorégionale et d'une politique
de cohésion dans la zone Euromed. Ces objectifs ont été salués par Bernadino
León, représentant spécial de l'UE pour la région du sud de la Méditerranée,
qui a invité l'ARLEM à rejoindre les groupes de travail mis en place pour
stimuler la coopération entre partenaires. Le vice-président de la BEI,
Philippe de Fontaine Vive, s'est attardé sur la nécessité de donner un élan à
la consolidation lds capacités institutionnelles des acteurs locaux dans les
pays partenaires, conformément à la proposition des coprésidents de l'ARLEM de
développer un projet visant à renforcer les compétences et les capacités
institutionnelles au sein des collectivités territoriales.
Les
membres de l'ARLEM ont également débattu du rôle des villes et des régions par
rapport à deux questions spécifiques qui concernent tout particulièrement la
région méditerranéenne: la promotion du tourisme durable pour atténuer les
fortes pressions exercées sur les ressources naturelles et l'environnement
(rapporteur Michèle Sabban, présidente de l'Assemblée des régions d'Europe et
vice-présidente de la Région Île-de-France) et sur la modernisation de
l'enseignement technique et de la formation professionnelle destinées à
accroître la qualité du capital humain et à faciliter la mobilité des
travailleurs (rapport présenté par Peter Bossman, maire de Piran (Slovénie)). À
cet égard, l'ARLEM a également signé une déclaration d'intention avec la
Fondation européenne pour la formation (ETF), qui vise à créer des synergies
entre l'ARLEM et l'agence de l'UE, axée sur la réforme des systèmes
d'éducation, de formation et de marché du travail dans le contexte de la
politique de relations extérieures de l'UE. L'ETF était représentée par sa
directrice, Madlen Serban.
Assemblée
régionale et locale euro-méditerranéenne
L'ARLEM
a été fondée en 2010 afin de conférer une dimension territoriale à l'Union pour
la Méditerranée (UpM) et de renforcer le rôle des collectivités locales et
régionales à la coopération euro-méditerranéenne. Il s'agit d'une initiative
conjointe du Comité des régions, des autorités régionales et locales situées de
part et d'autre de la Méditerranée, et d'associations européennes et
internationales représentant les collectivités territoriales travaillant sur le
terrain.
L'ARLEM
se compose de 84 représentants locaux et régionaux de l'UE et de ses
partenaires méditerranéens. Elle est présidée par une coprésidence qui
représente de manière paritaire les partenaires méditerranéens et l'UE. La
plénière, sera la première session présidée par les coprésidents actuels, M.
Ali Abd El-Rahman Youssef pour la Méditerranée et M. Ramón Luis Valcárcel Siso
pour l'UE.
Source de l'article Newspress
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