Sur le 1,7 milliard d’euros de prêts
accordés aux pays du bassin méditerranéens l'an dernier par la BEI près d’un
milliard d’euros sont dirigés vers le Maroc. L'Europe va encore approfondir son
partenariat économique avec le royaume.
Alors
que José-Manuel Barroso, le président de la Commission européenne est en
déplacement ce vendredi 1 mars à Rabat et doit rencontrer le Premier ministre
marocain Abdelilah Benkirane pour parler élargissement des accords commerciaux
UE-Maroc, voilà une bonne entrée en matière : en 2012, la Banque européenne
d’investissement (BEI) a concentré son activité méditéranéenne sur le Maroc.
Sur le 1,7 milliard d’euros de nouveaux financements accordés par la BEI pour
soutenir le développement des pays du bassin méditerranéen, le Maroc a capté un
milliard d’euros de prêts, un niveau record.
Au
total, la BEI a financé dans le royaume une dizaine de projets. Parmi les plus
emblématiques, le projet de centrale solaire de Ouarzazate a bénéficié de 330
millions d’euros mobilisés par les Européens, dont 100 millions d’euros de la
BEI et autant de l’Agence française de développement. La BEI a aussi participé
au financement à hauteur de 73,5 millions d’euros de l’usine de Renault à
Tanger ou la construction de sept technopôles ou la construction d’une nouvelle
autoroute entre El Jadida et Safi (240 millions d’euros).
"La
croissance en Europe passe par la Mediterranée "
«
Cela reflète la capacité de l’administration marocaine à avancer sur des
projets », souligne Philippe de Fontaine Vive, le vice-président de la BEI à
l'occasion d'une rencontre de presse à Paris le 1er mars..130 millions d’euros
vont aussi financer la construction de deux usines du groupe public de
phosphates OCP.
Les
contrecoups des révolutions du Printemps arabe ont en revanche compliqué la
tâche de la BEI dans les autres pays de la région. La BEI n’a signé qu’en
novembre 2012 la première tranche de prêt pour le métro du Caire, le premier
projet de l’ère post-Moubarak pour 200 millions d’euros.
«
Cela montre le temps nécessaire pour ces pays pour se réorganiser après la
révolution », commente Philippe de Fontaine Vive. En Tunisie aussi, les incertitudes politiques
ont ralenti les projets en cours, avec seulement 170 millions d’euros de prêts
accordés. « Il est difficile d’élaborer de nouveaux projets en Tunisie. Nous
espérons pour cela avoir prochainement de nouvelles autorités à Tunis avec qui discuter », estime la BEI,
qui n’a pas encore pu intervenir en Libye, faute d’avancées dans les
négociations entre l’Union européenne et Tripoli.
Mais
pour la banque européenne, les opportunités existent toujours malgré les
incertitudes. « Pour les pays du sud de l’Europe en crise, la croissance passe
par les pays du sud de la Méditerranée », estime la banque.
D’ailleurs
lors de sa visite de travail d’aujourd’hui à Rabat, José-Manuel Barroso doit
lancer avec les autorités marocaines les négociations pour un nouvel accord de
libre-échange complet et approfondi (ALECA) entre l’UE et le Maroc. Objectif :
réaliser le «processus d'intégration économique et commerciale prévu dans le
cadre du Statut avancé ». Avec sans doute de nouveau projets à la clé pour la
BEI.
Par
Solène Davesne – Source de l’article l’Usine Nouvelle
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