Le programme transversal MIMED (Lieux
et territoires des migrations en Méditerranée, XIXe-XXIe siècle) de la Maison
méditerranéenne des Sciences de l’Homme d’Aix-en-Provence organise du 10 au 12 avril 2013 un colloque
international et interdisciplinaire sur la question des temporalités dans les
processus migratoires en Méditerranée du XIXe au XXIe siècle.
Pour
Marc Bloch, le temps est le « plasma même où baignent les phénomènes et (…) le
lieu de leur intelligibilité ». Fernand Braudel pour sa part, décrit le
territoire méditerranéen à travers une construction temporelle à trois niveaux
: celui événementiel de la politique, celui social des mouvements collectifs,
celui géographique de la longue durée quasi immuable.
Dans
leur pluralité, les rythmes temporels scandent les transformations sociales à
des échelles variables, et les historiens ne sont pas les seuls à les intégrer
à leur réflexion. Sociologues, géographes, anthropologues, et plus généralement
l’ensemble des chercheurs en sciences sociales, prennent en compte les
temporalités dans leurs analyses des mondes sociaux et de leurs territoires. En
raison de sa transversalité, cette thématique invite donc au dialogue au sein
des sciences de la société, surtout à l’heure où le rétrécissement de la
planète semble marquer l’appréhension du monde contemporain du sceau de l’ «
accélération » des rythmes de ses transformations.
Les
temporalités constituent une entrée habituelle de l’étude des migrations
internationales, tout en n’en demeurant bien souvent qu’une dimension
implicite. Cette inscription dans le temps a pu pourtant devenir l’objet même
de la recherche, et être considérée comme une manière d’en expliquer le
déroulement. C’est dans cet esprit qu’en 1977 Abdelmayek Sayad interrogeait «
les trois âges de l’émigration algérienne en France », reprenant à cette
occasion une certaine vision des rythmes migratoires. Ce type d’approche a
suscité des typologies et des classifications reposant sur la motivation du
déplacement des migrants (migrations de pionniers, migration de travail,
migration familiale) qui implicitement découlent d’une approche téléologique où
les migrants passent inexorablement du statut de primo-arrivant à celui d’«
immigré » durablement installé en famille en fonction de leur temps de séjour.
Néanmoins, ce point de vue a été discuté dans les années 1980 et 1990 sous
l’impulsion d’historiens, de géographes, ou de sociologues qui ont redécouvert
l’importance des liens durables tissés entre les espaces de départ et ceux de
l’arrivée. La prise en compte des mouvements de va et vient a imposé des
notions telles que celle de champs migratoire, d’espace social transnational,
et de territoires circulatoires. Comme l’a souligné Emile Temime, dans le monde
« apparemment clos qu’est le monde méditerranéen », les mouvements migratoires
répondent à des conjonctures extrêmement variables.
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la suite et plus d’information ici :
Source
de l’article Lames CNRS
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